Les nouvelles sur l’état de santé du président Paul Biya préoccupent de plus en plus l’opinion tant au Cameroun qu’ailleurs. Alors que, le dirigeant camerounais se trouve toujours à Genève, en Suisse, où il a coutume de prendre ses vacances. Il ne s’est pas rendu à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre, bien qu’il y était annoncé. Il n’était pas non plus présent au sommet de la Francophonie tenu du 4 au 5 octobre 2024 à Paris, en France, ni à Hambourg, en Allemagne, où il était également annoncé. Face aux rumeurs persistantes, le gouvernement communique sur son état de santé.
Bientôt âgé de 92 ans, la santé de Paul Biya interroge suite à ses absences remarquées dans de grands rendez-vous internationaux, notamment les tout récents. Lui qui dirige le Cameroun depuis 42 ans. Face aux incessantes rumeurs sur son état de santé, les autorités camerounaises cherchent à rassurer l’opinion.
Ce qui a fait réagir le gouvernement camerounais, c’est une vidéo diffusée en ligne par une chaîne de télévision privée mardi 8 octobre, pointant notamment notre confrère Polycarpe Essomba, correspondant à Yaoundé de Radio France internationale (RFI). La chaîne a annoncé tôt au matin ce mardi, le décès du président Paul Biya, déclarant avoir des informations provenant du Cameroun, de Suisse et de France.
Dans un communiqué publié en fin d’après-midi, René Sadi, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a dénoncé des rumeurs qui «relèvent du fantasme et de la pure imagination», et dit apporter un démenti formel. «Le chef de l’Etat, renseigne-t-il, s’est accordé un bref séjour privé en Europe», mais «il demeure, comme de coutume, et où qu’il se trouve, attentif à l’évolution de la vie nationale», poursuit René Sadi.
Avant ce communiqué, deux autres ministres, membres du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti majoritaire, ont aussi dénoncé ces rumeurs. Il s’agit de Jacques Fame Ndongo, ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement supérieur, pour qui ce sont des allégations dénuées de tout fondement. Et du ministre du Travail, Grégoire Owona, qui a, quant à lui, déclaré que ceux qui tentent de tromper l’opinion en annonçant le décès du chef de l’Etat camerounais doivent «payer le prix fort». «Dans nos institutions, il y a des mécanismes qui doivent permettre de poursuivre ce genre de personnes parce que l’on n’annonce pas le décès d’un chef de l’Etat sans s’assurer de ce qu’il se passe», rassure Grégoire Owona. Le cabinet de la présidence pour sa part «condamne fermement» les rumeurs, et souligne «l’excellent état de santé du chef de l’Etat qui travaille et vaque à ses occupations à Genève».
Dans sa déclaration, le gouvernement annonce que le dirigeant camerounais «rejoindra le pays dans les tout prochains jours».
La dernière apparition officielle de Paul Biya remonte à début septembre au sommet Chine-Afrique de Pékin.
Aristide
Ghislain NGOUMA