C’est le 11 mai 1922 que Pointe-Noire fut officiellement fondée. A cette date aujourd’hui, elle a 100 ans d’existence. Une période importante de manifestations commémoratives s’ouvre, pour saluer la beauté du chiffre «100», âge d’apogée qui souligne les nombreux défis auxquels elle a été confrontée au fil des temps.

Ainsi, du 11 au 13 mai dernier à Pointe-Noire un colloque international s’est tenu sous le thème: «Pointe-Noire: des origines à aujourd’hui». Cette rencontre a réuni des personnalités et des chercheurs venus du Bénin, et de la République du Congo. Les festivités de la célébration de la fondation de la ville de Pointe-Noire se sont donc ouvertes à travers ce colloque international auquel ont pris part des hautes autorités, des personnalités universitaires de marque. Il a été ouvert par Anatole Collinet Makosso, Premier ministre et chef du gouvernement.

Les participants
Les participants

Ce colloque international a eu pour objectif de croiser les regards dans une approche scientifique interdisciplinaire, afin de faire le bilan des 100 ans de Pointe-Noire, et tracer de nouveaux sillons susceptibles de conforter sa place de capitale économique du Congo et de principale porte d’ouverture au monde.
Dans son mot de bienvenue, Jean François Kando, président du Conseil départemental et municipal, député-maire de la ville, a exprimé sa gratitude au Président de la République et au Premier ministre pour leur engagement dans la célébration de ce centenaire. Il a rappelé les circonstances historiques ayant conduit à la naissance de Pointe-Noire et évoqué également les problèmes auxquels la ville est confrontée depuis quelques décennies.
Pour sa part, Jean Luc Mouthou, ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation et président du comité d’organisation du colloque, a rappelé que l’entité urbaine de Pointe-Noire doit son développement à la décision de création de cette ville à travers la publication du décret signé par le Gouverneur général.
La leçon inaugurale «Pointe-Noire hier et aujourd’hui et demain», a été donnée par la professeure Yolande Berton-Ofouémé, présidente du comité scientifique du colloque. Elle a rappelé, dans son discours, quelques souvenirs, les beaux moments qui faisaient de Pointe-Noire un lieu du vivre-ensemble.
Dans son mot d’ouverture, Anatole Collinet Makosso, a rappelé la date du 11 mai 1922 et celle de septembre 1922 qui
consacrent le développement de la ville en deux zones, industrielle et indigène. En termes lyriques, il a fait une évocation de Pointe-Noire: «Une belle fille aimée dont le parfum a une odeur suave ; Pointe-Noire ville de Loango, création à la fois locale et étrangère, ville aimée et surnommée par les musiciens du Congo Léopoldville: Ponton la belle».
Pendant trois jours, les chercheurs, les experts et les historiens ont échangé autour de points particuliers: les origines, la création et les sociabilités à Pointe-Noire; la gouvernance locale et le développement territorial; les mutations socio-spatiales et urbaines ; les risques morpho climatiques, l’économie et l’environnement.
Dans les origines, créations et sociabilités, l’abbé Armand Brice Ibombo, historien et Secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo, a montré l’apport des missions catholiques dans l’extension et le développement socio-culturel et religieux de la ville de Pointe-Noire. Car cette dernière était le point de départ de l’évangélisation du Congo. Elle a abrité le premier siège du vicariat apostolique du Congo-français, en 1886, et a connu de ce fait une extension à laquelle les missions chrétiennes ont largement contribué.
Ces échanges et les débats fructueux qui ont suivi ont permis aux participants de penser son futur en termes de ville verte et intellectuelle, une ville davantage moderne qui maîtrise son urbanisation et qui assume son statut de locomotive économique du Congo.
Au cours des travaux, deux motions de remerciement ont été adressées au Président de la République et aux autorités politico-administratives de la ville ainsi qu’aux autorités du port autonome de Pointe-Noire. Et trois recommandations ont été adoptées: des recommandations aux autorités politico-administratives de Pointe-Noire, aux notabilités de Pointe-Noire et aux chercheurs.
Madocie Déogratias MONGO