L’argent fait défaut à la préparation de l’équipe nationale féminine de handball du Congo. A moins de trois semaines de la Coupe d’Afrique des nations de handball qui se déroulera du 11 au 20 juin 2021 au Cameroun, c’est l’incertitude et la panique. César Dzota, président invalidé et isolé de la Fédération congolaise de handball (FECOHAND), s’est tourné vers le ministère des Sports où il a été accueilli le 12 mai dernier. A l’orée du Challenge Edith Lucie Bongo Ondimba, c’est un responsable sportif confronté à des difficultés logistiques et financières qui se trouvait en face du ministre Hugues Ngouelondelé. Il est à la recherche de l’aide des pouvoirs publics. La Fédération est forcément «sans moyens», a-t-il souligné. Mais pour des raisons conjoncturelles aussi, le Gouvernement ne délie pas facilement les cordons de la bourse. Conséquence : le programme initial de préparation des Diables-Rouges dames, concocté par le sélectionneur franco-marocain Younes Tatby, a pris du retard et est en train d’être chamboulé. Ce dernier s’en plaint. Les stages prévus en Angola et au Maroc sont annulés. Les joueuses de la diaspora sur lesquelles ils comptaient réclament leurs primes de naturalisation ; l’incertitude règne quant à leur participation à la compétition, a-t-il dit en substance. C’est un technicien pessimiste qui s’adressait au ministre des Sports. Younes Tatby a expliqué : «J’ai accepté de venir au Congo avec pour ambition de faire des résultats et d’aller à la Coupe du monde. C’est un défi, c’est une quête légitime». Mais hélas ! comme le souligne le Franco-marocain : «Il y a une classe d’écart entre nous et la RDC et le Cameroun qui comptent respectivement 9 et 10 athlètes évoluant en Division 1. Nous n’en comptons que quatre évoluant en Division 2. On reste à domicile pour faire des matches amicaux. Est-ce suffisant pour aller en Coupe du monde ? Je ne pense pas»
C’est bien malgré lui que le ministre des Sports a demandé en urgence à ses interlocuteurs l’état des besoins pour la participation des Diables-Rouges dames à la prochaine CAN. Et pour cause. Il est écoeuré par ce qui se passe à la FECOHAND, minée par «les querelles de positionnement, d’argent», selon lui. Sans épargner les autres fédérations sportives. La plupart des dirigeants se caractérisant plutôt par leur affairisme, a-t-il dénoncé, que par une volonté de faire avancer le sport. Cela ne peut continuer, a-t-il prévenu : «L’Etat ne doit plus continuer à mettre de l’argent dans les tonneaux vides ou des trous sans fin», à cause de la sécheresse des résultats. Et de conclure : «Il nous faut faire les Etats généraux du sport, parce que, à cette allure, on ne s’en sortira jamais. Il faut donner un coup de pied dans la fourmilière pour que les choses réellement changent». Oui, mais quand?

G.-S.M.