C’est parti sur les chapeaux de roues depuis le samedi 16 janvier dernier, pour le sixième Championnat d’Afrique des nations de football (CHAN) qui se déroule au Cameroun. Un rendez-vous bien pensé pour mettre en valeur les talents évoluant dans leurs pays, qui se déroulera jusqu’au 7 février 2021.
Qui des 16 meilleures équipes africaines constituées des joueurs évoluant dans les championnats locaux va remporter la timbale footballistique? Il est trop tôt pour se prononcer. En attendant, c’est à cœur joie que les dizaines de spectateurs qui ont eu droit d’accès au stade Ahmadou Ahidjo, du nom du premier président camerounais, ainsi que les millions de spectateurs sur le continent africain ont suivi la cérémonie d’ouverture de cette compétition qui se déroule dans un contexte de seconde vague du coronavirus. En pleine pandémie de Covid-19, le CHAN vient donner du baume au cœur des fans du ballon rond. Il fallait organiser cette compétition d’autant que depuis fort longtemps, les amoureux du cuir rond avaient besoin des retrouvailles sportives à dimension continentale. La pandémie avait en effet réussi le coup de force de faire repousser ce CHAN initialement prévu du 4 au 26 avril 2020. Aujourd’hui, autant la FIFA que la CAF et le Comité local d’organisation ont pris toutes les précautions possibles pour que tout se déroule dans le strict respect des mesures barrières. Les autorités camerounaises ont, pour l’heure, réussi à les imposer dans les gradins. Mais le sera-t-il jusqu’à la fin de ce CHAN ? Rien n’est moins plus sûr.
Le pays de Paul Biya sait, en tout cas, que les regards sont braqués sur lui, puisque c’est le premier grand tournoi de football africain organisé depuis l’apparition de la COVID-19. Et pour la CAF, il s’agit de jauger en même temps des capacités infrastructurelles du Cameroun à organiser l’année prochaine, enfin, la plus belle fête du football africain qu’est la grande CAN.
Au plan sanitaire, c’est certain que le Cameroun est dans le viseur des organisations africaines ou internationales en charge de la lutte contre la pandémie de COVID-19 et dans ce sens, il n’a pas vraiment droit à l’erreur d’autant qu’un pic aux lendemains de ce CHAN pourrait compromettre la tenue de la CAN à venir. Et, enfin, au plan sécuritaire, le pays doit pouvoir contenir les velléités de sabotage de ce CHAN par des séparatistes anglophones et tout mettre en œuvre pour que les terroristes de Boko-Haram n’endeuillent pas le tournoi sportif.
Sur le terrain, le spectacle, en tout cas, promet d’être au rendez-vous, quand on voit que certaines équipes ont déjà pris le rythme de croisière en affichant de belles choses. De quoi rassurer les sceptiques qui craignaient que l’arrêt prolongé des championnats dans la plupart des pays du continent, impacte sur la qualité du jeu. Détenteur du titre, le Maroc n’a qu’à bien se tenir. Les candidats au sacre le 7 février 2021 sont nombreux, parmi eux les Lions indomptables A’ du pays hôte et la RDC, double vainqueur de l’épreuve. Et pourquoi pas le Congo, en dépit de son départ manqué? Les Diables-Rouges rêvent d’inscrire, aussi, le nom du Congo au palmarès de ce tournoi. Quelle meilleure occasion de le faire en terre camerounaise où leurs aînés avaient remporté en 1972 l’unique CAN de l’histoire du football congolais!

Jean ZENGABIO