Après une semaine de silence, le Président Azali Assoumani est réapparu jeudi 19 septembre, présidant le conseil des ministres. Visiblement marqué par l’attaque au couteau du 13 septembre, il portait des pansements au front et aux mains. L’opposition, exigeant plus de transparence, a réagi aux déclarations de la porte-parole du gouvernement, Fatima Ahamada, sur le décès en détention de l’agresseur présumé.
Elle a affirmé que le président a manqué certaines cérémonies pour raisons médicales, tout en rassurant sur sa santé, avant de revenir sur cette agression. «Au niveau du gouvernement, on ne peut pas commenter cette affaire, on attend les conclusions de l’enquête du procureur de la République. Certaines informations qui nous sont parvenues assurent que l’agresseur n’était pas dans un état normal. Beaucoup de gens parlent de quelqu’un qui consommait du cannabis. Sa mort complique davantage l’évolution de l’enquête ».
Ancien ministre d’État, Garde des Sceaux, Fahmi Said Ibrahim El Maceli s’est réjoui de la santé retrouvée d’Azali Assoumani, mais affirme qu’il y a encore beaucoup de zones d’ombre. « Je suis étonné d’entendre nous dire à la fois qu’une enquête a été ouverte et qu’elle n’entend pas rentrer dans celle-ci, mais elle s’empresse à nous dire que ce gendarme était sous l’emprise de produits stupéfiants. Voudrait-elle nous suggérer que ce gendarme ne jouissait pas de ses facultés intellectuelles au moment du passage à l’acte ? On pourrait en déduire cela à l’entendre affirmer ce qu’elle a dit après le conseil. »
Pour la porte-parole du gouvernement, la mort d’Ahmed Abdou complique l’enquête et ne permet pas de connaître son mobile ou l’existence de potentiels complices.
Alain-Patrick
MASSAMBA