La Commission nationale de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants (CONADER) a tenu une session extraordinaire le samedi 19 avril 2025, au Palais de congrès. Lors de cette réunion, Euloge Landry Kolélas, haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, a plaidé pour le démarrage effectif du Programme de Démobilisation, de Désarmement et de Réinsertion (PDDR). La session s’est déroulée sous la présidence de Florent Ntsiba, ministre d’État et directeur de cabinet du Chef de l’État, président de la CONADER.
Le haut-commissaire a salué la paix retrouvée dans le Pool, grâce à la signature de l’accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités, le 23 décembre 2017 à Kinkala. Cette paix, symbolisée par la libre circulation des personnes, des biens et des services, a permis, selon lui, l’opération de ramassage des armes et la mise en œuvre de projets pilotes avec le soutien de partenaires techniques et financiers nationaux et internationaux.
Landry Kolélas a rappelé que le Congo a adopté le PDDR pour le département du Pool depuis le 31 août 2018, mais que son démarrage n’est toujours pas effectif en raison d’un manque de financements insignifiants.
Lors de son discours sur l’état de la nation devant le Parlement réuni en congrès le 28 novembre 2024, le Chef de l’État avait exprimé sa détermination à résoudre définitivement la question de réinsertion des ex-combattants, en soulignant sa volonté de mobiliser les fonds nécessaires pour le PDDR via le FIGA à travers le projet «Tatungueno», qui vise la réinsertion, la réintégration et l’accompagnement des ex-combattants ainsi que des membres des communautés d’accueil.
Il a reconnu que la mobilisation des fonds reste une préoccupation majeure pour les autres volets du PDDR, notamment le ramassage des armes, la réintégration communautaire, la gestion des risques, la réduction des violences communautaires, le développement local, ainsi que la coordination et la gestion du programme.
Suite aux instructions du Chef de l’État concernant le financement de la réinsertion des ex-combattants, le PNUD, le HREC et le FIGA ont collaboré pour définir les activités nécessaires à une insertion durable des ex-combattants dans le tissu socio-économique national.
Un partenariat tripartite a été établi entre les projets de DDR et «Tatungueno», en collaboration avec le HREC et le FIGA. Il a été convenu que le PNUD fournirait des services pour accompagner l’émergence d’entreprises agropastorales dirigées par des ex-combattants et des citoyens des localités bénéficiaires.
La représentante résidente du PNUD a salué cet engagement visant à établir une stratégie de réinsertion durable des ex-combattants par l’entrepreneuriat. «Nous reconnaissons tous les efforts fournis pour garantir les financements nécessaires à la réussite de cette opération», a déclaré Adama-Dian Barry.
Elle a également félicité l’initiative du conseil d’administration du FIGA de soutenir la réinsertion de 20 000 ex-combattants porteurs de projets crédibles et éligibles, capables de favoriser leur intégration dans le développement des micros et petites entreprises dans le département du Pool à travers le projet «Tatungueno». Elle a réaffirmé l’engagement du PNUD, du système des Nations-Unies et de tous les partenaires à soutenir les efforts nationaux de stabilisation de la paix et de développement local.
Le président de la CONADER a insisté sur l’importance de la paix pour le développement. «Là où elle est absente, nous devons la conquérir, et là où elle est présente, nous devons la consolider», a rappelé Florent Ntsiba.
Il a souligné que la réinsertion des ex-combattants est un axe opérationnel stratégique essentiel pour le pays, avec une ressource financière mobilisée de 3 800 000 000 FCFA, à laquelle s’ajouteront d’autres fonds en cours de mobilisation.
Ainsi, 7 500 ex-combattants, 2 500 associés et 1 000 jeunes riverains porteurs de projets crédibles et éligibles bénéficieront des fonds du projet «Tatungueno».
Au cours de cette session, un protocole d’accord a été signé entre le HREC, le PNUD et le FIGA pour la mise en œuvre du projet «Tatungueno».
Cyr Armel YABBAT-NGO