Dans le cadre de la célébration des 140 ans de l’évangélisation du Congo, le Groupe interdisciplinaire de recherches sur l’Eglise et la société (GIRES), sous le haut patronage de la Conférence épiscopale du Congo (CEC), a organisé des conférences-débats sur le thème: «Education et Evangélisation au Congo-Brazzaville: Bilan, défis, perspectives». C’était samedi 22 avril 2023, dans la salle des conférences du siège de l’Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique Centrale (ACERAC).

Placée sous l’autorité de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, président de la CEC, la cérémonie d’ouverture a connu la participation de NN.SS. Javier Herrera Corona, nonce apostolique au Congo et au Gabon, Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma, vice-président de la CEC, Victor Abagna Mossa, archevêque métropolitain d’Owando, Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, Ildevert Mathurin Mouanga, évêque de Kinkala, Franck Daniel Nzika, évêque d’Impfondo, Gélase Armel Kema, évêque de Ouesso, Toussaint Ngoma Foumanet, évêque de Dolisie et Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala.
Plusieurs personnalités de divers rangs ont pris part à cette cérémonie d’ouverture dont Mme Adélaïde Mougany, conseiller spécial du Chef de l’Etat, M. Anselme Badiabo, président de la Commission Education de l’Assemblée nationale, Mme Belinda Ayessa, directrice générale du Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza, Pr Omer Massoumou, doyen de la Faculté des lettres, arts et des sciences humaines (FLASH), aux côtés des enseignants-chercheurs de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, des prêtres, religieux et religieuses de diverses congrégations, des membres du GIRES ainsi que des fidèles laïcs de toute obédience.
Après la prière d’ouverture par l’évêque de Kinkala et membre du GIRES, le mot du modérateur du jour, l’abbé Christophe Maboungou, recteur du Grand séminaire de philosophie Mgr Georges Firmin Singha, a ouvert la longue série des allocutions et communications. Quatre allocutions assorties de sept communications réparties en deux panels ont meublé la trame de ces assises d’une haute portée scientifique. Intitulés: «L’évangélisation du Congo: repères, défis de la foi, nouvelles perspectives» et «L’éducation catholique – d’hier à aujourd‘hui : le système éducatif aux prises avec la réalité sociale», ces deux panels ont eu respectivement pour modérateurs : la Professeure Scholastique Dianzinga et le Professeur Grégoire Lefouoba.
Le mot du modérateur de la cérémonie a été suivi de l’allocution de Mgr Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, membre du GIRES, président du Comité d’organisation, qui a rappelé que l’idée de créer le GIRES avait jailli en 2018, pendant qu’il était encore président de la CEC.
Dans son discours d’ouverture, l’archevêque, président de la CEC a d’abord fait observer une minute de silence en mémoire de tous ces missionnaires venus de loin pour apporter l’évangile en terre congolaise et de ses aînés dans la foi ayant œuvré dans le champ du Seigneur, avant d’exprimer les attentes de cette rencontre: «Si les défis sont nombreux, les perspectives devraient davantage nous intéresser et provoquer notre ingéniosité. Appelés à coopérer de façon conjointe pour le bien commun, l’Eglise et l’Etat doivent continuellement faire une mise à jour de leur apport mutuel pour le bien-être des hommes, des femmes qui font l’objet de leur ministère.» Au terme de son intervention, le président de la CEC a déclaré ouvertes les conférences-débats du GIRES sur les 140 ans de l’évangélisation du Congo.
Les intermèdes musicaux de cette cérémonie qui a revêtu la plénitude de son authenticité ont été assurés par un groupe composé des fidèles chrétiens de la paroisse Saint-Jean Baptiste de Talangaï, alors que la troupe de théâtre: «Large Horizon» avec ses sept jeunes acteurs, dont l’abbé Genflord Bouesso Diatsouika, stagiaire diaconal de la paroisse Notre-Dame du Rosaire de Bacongo, et ayant pour metteur en scène M. Ange Marie Bayaloula, a égayé l’auditoire en présentant la pièce: «Colls pour imbéciles (CPI)».
La conférence inaugurale du jour a été celle de l’abbé Antonio Mabiala, secrétaire général de l’ACERAC.
Au total sept communications dont quatre pour le premier panel et trois pour le deuxième, présentées par d’éminents orateurs ont permis à cette rencontre de refléter toute son authenticité: «Paradoxes, perplexité et devenir endogène de l’évangélisation chrétienne au Congo» par le Pr Didier Ngalebaye, maître de conférences à l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville; «L’interculturalité à l’épreuve de la foi. Le cas de l’œuvre de Montligeon» par l’abbé Nazaire Mabanza, directeur de l’Ecole des sciences religieuses (ESR) ; «Les pères fondateurs de l’Eglise du Congo. Mgr Hyppolite Carrie et Mgr Prosper Augouard 1883-1921» par l’abbé Brice Armand Ibombo, secrétaire général de la CEC, docteur en histoire, maître-assistant à l’Université Marien Ngouabi; «Les églises de réveil dans la recomposition des identités urbaines à Brazzaville» par l’abbé Alexis Tobangui, responsable du Foyer Abraham, docteur en sociologie, maître-assistant à l’Université Marien Ngouabi ; pour le premier panel. «L’œuvre éducative des missionnaires et son impact à Boundji de 1900 à 2000» par le Pr Zéphirin Sah, maître de conférence à l’Université Marien Ngouabi; «Les écoles catholiques dans le paysage culturel d’aujourd’hui» par le père Armel Badi Bilombo, vicaire judiciaire adjoint de Brazzaville, docteur en droit canonique, enseignant à l’ESR; «L’innovation technologique et l’éducation catholique» par l’abbé Gyscard Gandou D’Isseret, directeur diocésain de l’Ecole catholique de Brazzaville, enseignant à l’ESR, pour le deuxième panel.
Le condensé de ces communications et allocutions est contenu dans l’article ci-dessous d’Aristide Ghislain Ngouma, membre du comité d’organisation, du GIRES et du secrétariat de ces assises.
Au terme de ces conférences-débats, des personnalités de l’Eglise: NN.SS. Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala, Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, président du Comité d’organisation de cette rencontre scientifique, Daniel Franck Nzika, évêque d’Impfondo, ont reçu des mains de Mgr Javier Herera Corona, nonce apostolique au Congo et au Gabon, des attestations de mérite, tandis que Mgr Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma et vice-président de la CEC, a remis des attestations de participation aux conférenciers et modérateurs de chaque panel.
Les discours du nonce apostolique au Congo et au Gabon et de l’évêque vice-président de la CEC, ont servi de boucle à cette cérémonie d’un niveau scientifique louable et hautement remarquable.

Gislain Wilfrid BOUMBA

…. Ils ont dit: …
Pr Didier Ngalebay, maître de conférences de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, intervenant du thème: «Paradoxes, perplexité et devenir endogène de l’évangélisation chrétienne au Congo»: «J’ai proposé que l’Eglise se fasse évaluer historiquement pour comprendre d’une part pourquoi elle est en rupture avec les traditions. Le fidèle qui vient à l’Eglise vient de quelque part. Chez lui, il y a une certaine façon de vivre. Or, rejeter cela en bloc, ça heurte.»
Sœur Ida Pélagie Louvouandou, supérieure régionale de la Congrégation des Sœurs de charité Dominicaine, de la Présentation de la Sainte Vierge : «Ce que j’ai retenu, c’est que l’éducation, c’est la base de l’évangélisation. On ne peut pas évangéliser sans passer par l’éducation.»
Sœur Régine Mofila, membre de la Congrégation des Sœurs Disciples du Divin Maître: «La science évolue et il y a des réalités dont nous ne devons pas faire abstraction. Les enfants sont plus malins que les adultes, plus intelligents du point de vue technologique que les adultes. Alors, là, se pose un problème.»

Propos recueillis par
Jean Claude NKODIA de Radio Maria/Brazzaville et retranscrits par Gislain Wilfrid BOUMBA.