Le samedi 28 novembre 2020, le Congo a célébré le 62e anniversaire de la proclamation de la République. Le territoire du Moyen-Congo, sous colonisation française, est devenu République le 28 novembre 1958, deux mois après le référendum constitutionnel du 28 septembre 1958, où le Congo s’était prononcé, à une écrasante majorité (99%), pour le «Oui» en faveur de la Communauté proposée par le président français, le général Charles De Gaulle. La cérémonie de commémoration a eu lieu à la Place de la République (ex Rond-point CCF), à Brazzaville, sous le patronage du chef de l’Etat, Denis Sassou-Nguesso. Elle était placée sous le thème: «L’unité, la paix et le patriotisme pour consolider la République et vaincre la COVID-19».

lever des couleurs
La levée du drapeau national

En présence de nombreux plénipotentiaires nationaux et étrangers accrédités, la cérémonie était très sobre en raison de la pandémie de COVID-19. Pas d’orchestres, de groupes folkloriques, ni d’affluence de la population tenus à l’écart de la fête.
En rappel, c’est en 2010 que le Gouvernement a décrété la date du 28 novembre jour férié, pour commémorer la proclamation de la République de 1958. Il faut dire qu’après les événements de 1963 ayant abouti au renversement du premier régime congolais, l’anniversaire de la République n’était plus célébré. La cérémonie n’a duré que 30 minutes.
Seule la date du 15 août est restée célèbre et elle s’est même confondue avec les événements du 15 août 1963, pendant le régime du parti unique. Même la Conférence nationale souveraine de 1991 ne s’était pas souvenue de cette date pour la replacer parmi les repères importants de l’histoire du Congo.
Pour ce 62e anniversaire, le point central de la solennité a été la levée du drapeau national, suivi de l’exécution de l’hymne national. Dix élèves du lycée d’excellence de la Révolution ont, par la suite, décliné 10 leçons de sagesse signées Denis Sassou-Nguesso, dénichées à travers ses prises de parole: livres, interviews, discours et propos tenus au cours des rencontres citoyennes. Il n’y a pas eu l’éloge de la République comme dans les précédentes célébrations.
La République est née dans un climat de violence verbale exacerbée. Malheureusement, cette atmosphère délétère se mua en violence tout court, trois mois après que la République fut portée sur ses fonts baptismaux. En février 1959, des émeutes meurtrières déclenchées à Brazzaville occasionnèrent près d’une centaine de morts, des dizaines de blessés et des dégâts matériels importants.
Dans sa modération, Bienvenu Boudimbou a souligné le bien-fondé du thème de cette célébration. «Il se décline à la manière d’un vœu, d’une exhortation mais aussi d’un engagement. Le vœu partagé par tous les Congolais de préserver leur unité face aux défis du sous-développement, aux sirènes de la division, chantre des replis identitaires. L’exhortation à sauvegarder la paix qui est la parfaite antithèse du chaos. L’engagement enfin à placer la défense de la patrie au-dessus des intérêts personnels. C’est le tribut à payer, semble-t-il, pour vaincre le combat contre la COVID-19», a-t-il déclaré.

Cyr Armel
YABBAT-NGO