Le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi était en tournée sur le continent à partir du jeudi 6 janvier 2022. A cette occasion, il a rejeté les reproches adressés à son pays concernant les crédits contractés par les pays africains. D’après lui, «Pékin ne piège pas ses partenaires dans la dette. Il s’agit d’un discours qui a été créé par ceux qui ne veulent pas voir le développement de l’Afrique. S’il y a un piège c’est celui de la pauvreté et du sous-développement ».
Pékin est le premier partenaire commercial du continent africain, avec des échanges directs de plus de 200 milliards de dollars en 2019 selon les chiffres officiels chinois. Mais la Chine est souvent accusée d’utiliser son statut de créancier pour arracher des concessions diplomatiques et commerciales, suscitant l’inquiétude quant à la capacité de nombreux Etats africains à assumer les dettes contractées.
La Chine est actuellement le second créancier du Kenya après la Banque mondiale et a financé de coûteux projets d’infrastructures dans un pays où les niveaux de dette ont explosé ces dernières années. A Mombasa, la construction du nouveau terminal représente un investissement de 353 millions de dollars. Pékin a également financé l’infrastructure la plus chère depuis l’indépendance du Kenya : une ligne ferroviaire ayant coûté 5 milliards de dollars. Lors d’une visite au Kenya en janvier 2020, M. Wang avait décrit cette ligne comme un «étalon» des «nouvelles routes de la soie», une initiative chinoise qui finance des projets d’infrastructures.
Durant sa visite, le ministre chinois s’est entretenu avec le président Uhuru Kenyatta, après avoir rencontré plusieurs ministres kényans et signé des accords dans les domaines du commerce, de la santé, de la sécurité ou encore des transferts de technologies vertes. «La visite est un témoignage de l’approfondissement des relations entre les deux pays », a fait savoir Raychelle Omamo, ministre kényane des affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie chinoise a aussi annoncé la nomination d’un envoyé spécial chinois pour la Corne de l’Afrique, marquant la volonté de son pays de s’impliquer diplomatiquement dans cette région en proie à divers conflits. «Nous allons continuer de jouer un rôle encore plus grand pour la paix et la stabilité de la région».
En Erythrée, Wang Yi a réitéré l’opposition de la Chine aux sanctions américaines contre ce pays extrêmement fermé et aux interférences «dans les affaires internes d’autres pays sous le prétexte de la démocratie et des droits humains». Après le Kenya, il s’était rendu dans l’archipel des Comores.

Alain-Patrick MASSAMBA