Le président du PSDC, Clément Mierassa, Jean-Pierre Agnangoye et Henda Diogène Senny, président de la Ligue panafricaine UMOJA Congo, ont co-organisé le 20 mai dernier à Brazzaville, une conférence de presse pour lancer la pétition exigeant des poursuites judiciaires contre les crimes économiques, les détournements des deniers publics, et le siphonage des ressources du pétrole et des autres ressources.

Les signataires encouragent et soutiennent toutes les actions des organisations de la société civile congolaise à user des capacités techniques, juridiques et de mobilisation qu’offre leur mandat pour contribuer à leur niveau à la lutte contre la corruption et l’impunité des crimes économiques et financiers impliquant des Congolais.

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Clément Mierassa a cité le Chef de l’Etat, dans son discours d’investiture du 14 aout 2009. «Je ne surprends personne en affirmant qu’en dépit de nos efforts multiples, notre pays n’est pas encore, hélas, exempt de corruption, de concussion, de fraude, de détournement de deniers publics et d’actes tout autant répréhensibles que néfastes à l’accomplissement du bonheur collectif», disait-il.
Et celui de décembre 2018 dans son message sur l’Etat de la Nation: «Je rassure qu’il n’y aura ni boucliers de protection pour les uns, ni rampes de sanction pour les autres. Face aux délits économiques, quels qu’ils soient, il n’y aura, ni menus fretins, ni gros poissons».
Dans la présentation des grandes lignes de la pétition, Henda diogène Senny, président de la Ligue panafricaine UMOJA Congo, a expliqué les enquêtes dans lesquelles elle est fondée. Il s’agit des enquêtes du journal français Libération du 12 janvier 2023, «Pétrole congolais: le Président, l’intermédiaire et les millions envolés»; du 13 janvier 2023: «Affaire Orion Oil: le Premier ministre, le conseiller et les millions congolais»; du 18 janvier 2023: «Aéroport du Bourget: des jets, des mallettes et des flics pas nets». Selon lui, aucune plainte n’a été déposée par les autorités congolaises pour contester la véracité de ces révélations.
Ces poursuites judiciaires, a-t-il dit, «auront pour effet induit dans la gouvernance publique du Congo pour les citoyens, d’exiger la transparence dans la gestion du pétrole, ressource principale du budget de l’Etat; ouvrir une information judiciaire sur les révélations faites par les Panamas Papers selon lesquels six Congolais détiendraient plus de 5500 milliards de FCFA; le moins riche ayant 20,4 milliards, tandis que le plus riche possèderait près de 2153 milliards de F.CFA», a-t-il rappelé.
Pour Clément Miérassa, «cette situation est à la fois grave et préoccupante. Elle interpelle tous les Congolais puisque la corruption est le cancer de l’économie. Elle freine le développement, appauvrit et plonge le pays dans la misère», a-t-il déploré.
Les signataires de la pétition ont estimé que la date du 20 mai 2023 sera marquée en lettres d’or pour tous les Congolais qui prendront ainsi l’engagement de réaliser la tolérance zéro en ce qui concerne la lutte contre la corruption en République du Congo.

Issa BILAL-ECKY