Pour résoudre le conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo, le président togolais Faure Gnassingbé a été désigné médiateur de l’Union africaine. Il succède au président angolais Joao Lourenço qui occupait cette fonction, et qui a démissionné.
Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, a remercié les pays de l’Union africaine «pour la confiance exprimée à l’égard du président togolais». Il a assuré que Faure Gnassingbé «contribuera activement à la recherche d’une paix durable dans la région des Grands Lacs».
Mais, ce choix suscite la controverse: une quinzaine d’organisations togolaises dénoncent un manque de légitimité de leur président. Louis Rodolphe Attiogbe du Mouvement Novation internationale, ne cache pas son scepticisme. La tâche s’annonce difficile pour le président togolais. Son prédécesseur, Joao Lourenço, a essuyé plusieurs revers diplomatiques. Peu après sa nomination, Faure Gnassingbé a pris son bâton de pèlerin pour se rendre à Luanda, Kinshasa et Kigali pour échanger avec les présidents Joao Lourenço, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo et Paul Kagame.
Depuis fin 2021, une demi-douzaine de trêves et de cessez-le-feu ont été décrétés dans l’Est de la RD Congo, tous rapidement rompus. La première étape pour le président togolais sera de fusionner et d’harmoniser les deux processus de médiation existant: ceux de Luanda et de Nairobi pour éviter une multiplication des canaux de discussions.
Depuis des semaines, le Qatar conduit lui aussi en parallèle, et en toute discrétion, un processus de facilitation à Doha. Fin mars, à la surprise générale, et après plusieurs tentatives avortées de la part de l’Union africaine, les présidents rwandais et congolais avaient finalement accepté de se rencontrer.

Alain Patrick MASSAMBA