– Messieurs les chefs d’Etat, chers frères ;
·Mesdames et Messieurs les représentants des chefs d’Etat;
·Mesdames les Premières Dames ;
-Messieurs les anciens chefs d’Etat ;
·Monsieur le président du Sénat ;
– Monsieur le président de l’Assemblée nationale ;
·Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement ;
– Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement ;
·Monsieur le président de la Cour constitutionnelle ;
– Mesdames et Messieurs les membres de la Cour constitutionnelle ;
·Mesdames et Messieurs les présidents des institutions constitutionnelles ;
– Mesdames et Messieurs les Secrétaires exécutifs des Conseils consultatifs ;
·Mesdames et Messieurs les représentants des organisations et institutions internationales ;
– Mesdames et Messieurs les parlementaires ;
– Mesdames et Messieurs les ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques ;
– Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs ;
Depuis 2002, notre pays ne cesse de respecter l’agenda que lui impose la démocratie, en organisant, à échéances régulières et fixes, des élections libres et transparentes, permettant ainsi au peuple de choisir ses dirigeants, sous le regard avisé des peuples frères et amis.
Tel est le sens de l’historique rencontre de ce jour à laquelle se sont associées d’éminentes personnalités et notabilités.
Je voudrais, pour cela, exprimer mes sincères remerciements aux chefs d’Etat des pays frères, qui ont effectué le déplacement, pour participer à cette cérémonie d’investiture et célébrer, avec le peuple congolais, le triomphe de la démocratie sur notre continent.
Messieurs les chefs d’Etat, chers frères ;
Malgré les fortes contraintes de vos agendas respectifs, votre présence ici, en ce jour historique, est le témoignage des liens de fraternité et de solidarité qui, par-delà nos personnes, unissent nos peuples.
Je remercie également les chefs d’Etat qui ont bien voulu dépêcher des délégations de haut niveau pour les représenter.
Merci à tous d’être à mes côtés pour cet événement capital de notre vie démocratique.
Et merci de l’amitié et de l’honneur que vous faites au peuple congolais.
Excellences ;
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs ;
Le dimanche 21 mars 2021 s’est tenue sur l’ensemble du territoire de la République du Congo, dans un climat de calme, de sérénité et de transparence, souligné par l’ensemble des observateurs nationaux et internationaux, une élection présidentielle libre et démocratique.
Le peuple congolais a exprimé son choix, avec un taux de participation remarquable de 67,55% et m’a gratifié de 88,40% des suffrages. Par ce vote, le peuple a choisi la paix, la stabilité et le développement. Il a plébiscité le Congo de tous, avec tous et pour tous.
C’est dire combien je mesure, avec gravité, fierté et reconnaissance, la responsabilité qui m’a une fois encore été confiée par le peuple.
Le fait que ce choix se soit exprimé, de façon aussi massive, est pour moi un élément de motivation supplémentaire.
Aux Congolaises et aux Congolais qui ont bien voulu me renouveler leur confiance, je tiens à dire que votre choix m’honore et m’engage.
Soyez assurés que je mettrai tout en œuvre pour répondre à vos attentes et à vos exigences. En ce qui me concerne, le travail ne s’arrêtera pas.
Je remercie également les compatriotes qui ont exprimé d’autres choix. Leurs voix, tout comme leurs opinions, méritent le respect : elles incarnent la diversité et le pluralisme de notre démocratie.
En cet instant, vous me permettrez d’avoir une pensée particulière pour notre compatriote, le candidat Guy Brice Parfait Kolelas, emporté dans la dernière ligne droite par cet ennemi invisible contre lequel se bat, en ce moment même, l’ensemble de l’humanité.
Je tiens ici, en mon nom propre et au nom de tous les Congolais, à lui rendre hommage.
Excellences ;
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs ;
La Marche vers le développement, projet de société sur la base duquel j’avais été élu en 2016, avait été lancée dans un contexte politique et économique délicat, et sa mise en œuvre s’est faite dans des conditions encore plus difficiles.
Mais grâce à la capacité de résilience de notre peuple, nous avons pu résister aux chocs endogènes comme exogènes, et préserver les fondements de notre État.
Au nombre de ces chocs exogènes, nous rappelons la catastrophe humanitaire, induite par la crise sanitaire à covid-19, qui a paralysé les économies du monde et endeuillé des familles entières.
Face à la pandémie, notre peuple a consenti d’énormes sacrifices, y compris au prix de sa foi, dans un pays où la liberté de culte et de religion est garantie par la Constitution.
Ces sacrifices n’ont pas été vains puisqu’ils nous ont permis, jusqu’à ce jour, d’éviter l’hécatombe annoncée pour l’Afrique.
Je salue cet esprit d’endurance de notre peuple, qui a adhéré à notre action de riposte.
Je l’assure de ma ferme volonté de poursuivre les efforts, avec nos partenaires bilatéraux et multilatéraux, pour venir à bout de cette pandémie.
La campagne de vaccination déjà lancée va s’intensifier pour, qu’au plus tard à la fin de cette année 2021, nous puissions couvrir au moins le tiers de notre population, notamment ceux de nos compatriotes les plus à risque et préserver, pour tous, le droit à la santé.
Le retour à la vie normale ainsi garanti, c’est donc avec détermination que je m’emploierai à consolider, pendant le mandat qui s’ouvre, un État de droit engagé sur la voie de la prospérité.
J’ai toujours été et je serai le président de tous les Congolais, sans exclusive, en particulier celui de notre jeunesse.
Cette jeunesse créative et vibrante est à la fois notre force vitale et notre espoir.
Elle figure au premier rang de mes priorités, car c’est à nous, gouvernants, qu’il revient de construire le Congo qu’elle mérite.
La jeunesse ! OUI ! Elle figurait déjà au cœur de mes préoccupations quand, il y a cinq ans, je lançais notre marche vers le développement.
Une longue marche entravée par les vents contraires de la crise économique, consécutive à la chute du prix des matières premières, notamment des cours du baril de pétrole, puis de la crise sanitaire qui frappe le monde depuis plus d’une année.
Un double choc exogène, qui a mis à mal nos équilibres économiques et sociaux, mais dont j’ai la fierté de dire qu’il ne nous a pas terrassés, même s’il nous a fait vaciller.
Avec lucidité, nous en avons tiré les leçons ; ce sont ces leçons, fruits d’une réflexion commune, qui ont servi de matrice au projet de société que j’ai présenté au peuple congolais intitulé :
«Ensemble, poursuivons la marche ».
Excellences ;
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs ;
Vous me permettrez de rappeler ici, de façon synthétique, les principaux axes du programme que j’entends appliquer durant le quinquennat qui débute ce jour.
Pour une meilleure compréhension du projet « Ensemble, poursuivons la marche », il est important d’interroger l’histoire, qui a pour fonction de maintenir la cohésion du groupe par le rappel incessant du passé et par les actions communes accomplies dans un élan de solidarité.
Ces actions communes, entreprises avec labeur, dans un contexte difficile, nous ont permis de jeter les bases de notre développement.
Il suffit de se remémorer ce qu’était le Congo en 2002, en termes de paix et de sécurité, d’infrastructures de base, d’eau et d’électricité, de systèmes scolaire et sanitaire, bref, en termes de gouvernance politique, économique et sociale.
Le présent nous enseigne qu’un bond important a été accompli. Ce bond en avant ne doit son ralentissement qu’aux chocs internes et externes déjà décrits.
Il nous faut donc rebondir et poursuivre notre marche vers le développement intégral.
La marche que nous nous proposons de poursuivre ensemble s’articule autour de 9 axes, eux-mêmes structurés en trois pôles de gouvernance, à savoir :
la gouvernance institutionnelle et systémique ;
la gouvernance économique et financière attractive ;
la gouvernance sociale et solidaire.
S’agissant de la gouvernance institutionnelle et systémique, il est question ici de consolider le socle du vivre ensemble congolais. La paix, l’unité, le sens civique, la justice impartiale, la décentralisation, mais aussi la lutte quotidienne contre la pauvreté, le communautarisme, les antivaleurs et la violence sous toutes ses formes.
Je veux un Etat protecteur, un Etat de droit, où la gouvernance publique opère dans la transparence et sous le contrôle des élus du peuple.
Je veux un Etat protecteur qui restaure son autorité et qui réforme son administration.
Car s’il existe un défaut récurrent au sein de notre administration et auquel j’entends mettre un terme, c’est bien celui-ci : on légifère, mais les décrets d’application tardent le plus souvent à venir ; et quand ils existent, c’est la volonté de les mettre en œuvre qui est la plupart du temps aux abonnés absents. En résumé: ce ne sont pas les outils qui manquent, c’est le courage de s’en servir.
Eh bien, ce courage, soyez-en persuadés, ne nous manquera pas.
Nous l’aurons, je m’y engage, pour lutter contre les antivaleurs dans les administrations et les organismes publics.
Nous l’aurons pour élaborer une politique nationale de lutte contre la corruption et renforcer les moyens dont sont dotés la Haute autorité, l’Inspection générale des finances et le Contrôle général de l’Etat.
Nous l’aurons pour appliquer à l’encontre des détournements de fonds, de l’enrichissement illicite et du favoritisme, une politique de tolérance zéro. J’y veillerai, avec vigilance et sans faiblesse.
En ce qui concerne la gouvernance économique et financière attractive, il s’agira de relancer une économie durement éprouvée depuis six ans, d’accélérer sa diversification et de favoriser la création d’emplois.
J’entends à la fois rétablir les grands équilibres macro- économiques et ne plus accepter, ni le creusement du déficit de la balance des paiements, ni l’accroissement de la dette extérieure.
Nous devons faire preuve de volontarisme pour accélérer la diversification de notre économie. Nous aurons pour cela recours au partenariat public-privé, aux financements innovants, mais aussi aux emprunts nationaux et internationaux négociés aux meilleures conditions, les plus vertueuses possibles.
Comme préalables, il nous faut : améliorer le climat des affaires;
simplifier et alléger la fiscalité ;
améliorer l’environnement juridique et judiciaire des entreprises ;
développer les mécanismes d’appui financier et non financier aux PME congolaises, pour un meilleur accès au crédit ;
sensibiliser le gouvernement et les administrations sur les réalités du secteur privé ;
promouvoir l’entrepreneuriat ;
faire migrer les acteurs du secteur informel, véritable vivier d’emplois, vers le secteur formel.
C’est, entre autres, tout le sens que je donne à la gouvernance économique et financière attractive.
L’objectif est d’atteindre dès que possible, pourquoi pas dès l’année prochaine, un taux de croissance amélioré, susceptible de nous mener sur la voie de l’émergence, et de nous permettre de poursuivre notre ambitieuse et indispensable politique de construction d’infrastructures, et de développement des Zones économiques spéciales.
Parlant des Zones économiques spéciales, celle de Pointe-Noire qui, par sa position, va développer les principaux pôles industriels, touristiques, technologiques et universitaires, retient toute notre attention.
C’est d’ailleurs dans cette zone que va être construite la deuxième raffinerie nationale de pétrole, créatrice d’emplois pour les jeunes.
C’est également dans cette zone qu’est projetée, toujours pour les jeunes, la construction de la 3ème Université du Congo après l’Université Marien-N’Gouabi de Brazzaville et l’Université à vocation panafricaine de Kintélé.
·Excellences ;
Distingués invités ;
·Mesdames, Messieurs ;
J’ai évoqué l’agriculture au sens large. Nous avons trop attendu. Je veux que mon nouveau mandat ait pour priorité cette révolution agricole que le pays attend.
La confiance que vous venez de nouveau de m’accorder montre que vous adhérez à ce message. Cette ambition d’indépendance alimentaire sera créatrice d’emplois pour les jeunes qui participeront activement, non pas à l’agriculture de nos ancêtres, mais à une agriculture modernisée et mécanisée, au rendement efficace et au potentiel infini, intégrée dans les échanges régionaux et mondiaux.
Je dis : «une agriculture modernisée et mécanisée». Il en sera ainsi avec l’usine de fabrication des tracteurs, qui devrait très vite démarrer ses activités dans la zone industrielle de Maloukou, elle- même appelée à être totalement opérationnelle dès l’année prochaine.
Notre terre est fertile et nous pouvons être très ambitieux. Prenons tous l’engagement de produire le meilleur, pour ne plus subir l’importation d’aliments impropres à la consommation.
Luttons tous contre l’exode rural, l’insécurité alimentaire