La République du Congo regorge de vastes étendues de forêts qui couvrent une superficie de 22,4 millions hectares soit 65% de son territoire. Les premières exploitations du bois remontent à la période précoloniale. Rosalie Matondo, ministre de l’Economie forestière dresse un bilan satisfaisant en 60 ans.
Selon la ministre de l’Economie forestière, l’exploitation des forêts congolaises a commencé dans les zones de la région du Kouilou parce qu’étant proche du port de Pointe-Noire. Le bois naviguait par cette région où il prenait des bateaux. Ensuite, cette exploitation a commencé également dans le Massif du Chaillu et plus tard dans le secteur nord-Congo, où le bois a connu sa plus grande zone forestière d’exploitation.
Jusqu’en 1960, la superficie concédée à l’exploitation forestière couvrait environ 929 500 hectares pour une production qui a évolué de 100 mille mètres cubes en 1950 à 500 mille mètres cubes en 1960.
En 1974, le Congo a adopté un code forestier qui définit une politique de gestion rationnelle des forêts. Dans les années 1980, le Gouvernement congolais a envisagé la construction d’une usine de pâte à papier. A cet effet, plusieurs hectares d’eucalyptus ont été plantés dans le département du Kouilou, mais ces plantations sont aujourd’hui agressées par la pression démographique. «Pointe-Noire a connu une perte de plus de 10 mille d’hectares aujourd’hui. Nous n’avons jamais connu d’agressions dues aux populations de PK 45. Au contraire, nous avons eu les autorités locales qui nous ont même demandé d’en faire une réserve forestière parce que ce massif de 2000 hectares a été envahi par des animaux sauvages», a déclaré la ministre Rosalie Matondo.
En 2000, un nouveau code forestier qui met l’action sur la gestion durable des forêts a été promulgué. Cette politique a conduit à disposer des concessions forestières aménagées qui couvrent aujourd’hui une superficie de plus de 5 millions d’hectares. Les forêts certifiées ont atteint une superficie d’environ 2. 500 mille hectares. Grace aux évolutions qu’a connues le secteur, la production nationale du bois est passée de 500 mètres cubes en 1960 à environ 1. 500 mètres cubes en 2020. La ministre Rosalie Matondo a rendu hommage à son prédécesseur, le ministre d’Etat Henri Djombo, qui a «conduit le secteur vers l’aménagement et la certification des concessions et, aussi, s’est battu pour la transformation plus poussée du bois dans la construction des maisons, qui est une sorte de valorisation du bois congolais. Aujourd’hui nous travaillons sur la légalité du bois parce que nous voulons ouvrir les marchés étrangers au bois congolais», a-t-elle indiqué.
La République du Congo compte 29 entreprises forestières et 68 unités de transformation du bois. Parmi ces unités, il y a 24 scieries et 2 menuiseries de sociétés industrielles: La Congolaise industrielle des bois (CIB) et les Services de contrôle des produits forestiers à l’exportation (SCPFE), 5 unités de contre-plaqués des sociétés telles que TAMAN industries limited, FORALAC et Asia Congo.
La forêt fait partie des richesses naturelles du Congo. Son exploitation et la transformation plus poussée du bois ont une incidence considérable dans la vie socioéconomique. «Le bois était la première ressource économique du pays avant même l’indépendance jusqu’aux années 1972. Le bois continue à contribuer économiquement dans notre pays, du fait qu’il occupe 5% de PIB national, le secteur bois est le secteur qui emploie le plus les Congolais après la Fonction publique. Il contribue à l’aménagement des routes dans notre pays», a relevé la ministre.
Parmi les programmes retenus pour le développement du secteur forestier congolais, il y a le développement des plantations forestières et agroforestières sur 1 million d’hectares dans le cadre du Programme national d’afforestation et de reboisement (PRONAR), la promotion du tourisme et la mise en œuvre du processus REED+ au sujet de la lutte contre le changement climatique. «Nous voulons attirer des payements pour services environnementaux. Ce sont des payements de crédit carbones. 13% de notre territoire national est occupé par les aires protégées, donc nous y faisons la conservation», a encore dit la ministre de l’Economie forestière.

Aybienevie N’KOUKA-KOUDISSA