Créé en 2002 par décret présidentiel, le Haut-commissariat à l’instruction civique et à l’éducation morale (HCICEM) a pour mission fondamentale d’inculquer les notions de civisme, de citoyenneté et de moralité aux populations congolaises, toutes sensibilités confondues.

Mardi 9 mai 2023, le Haut-commissariat à l’instruction civique et à l’éducation morale a organisé au palais des congrès à Brazzaville, un séminaire de renforcement des capacités en Mind Education ou changement de mentalités des agents et cadres évoluant au sein de cette institution constitutionnelle, ainsi que des membres des clubs citoyens et des associations partenaires.

Daniel Adamo Mateta
Daniel Adamo Mateta

C’est Luc Daniel Adamo Mateta, Haut-commissaire à l’instruction civique et à l’éducation morale, qui a présidé les travaux en rappelant qu’en vingt un ans d’existence, cette institution qui est née de la volonté manifeste du président de la République Denis Sassou Nguesso après les événements sociopolitiques qu’a connu notre pays, est chargée des questions de moralisation du tissu social. «Depuis la nuit des temps, la question des anti valeurs est caractérisée par l’injustice et l’impunité qui demeurent lancinantes dans notre pays. Elle reste une préoccupation majeure des pouvoirs publics. C’est une question fondamentalement caractérisée par l’injustice, l’inégalité, l’avidité, l’envie, l’égoïsme, la violence, la corruption, la concussion et autre déviances qui remontent de la nuit des temps. La justice, autrement ce qui est juste, a été et reste une préoccupation constante des philosophes, des gouvernants et des gouvernés». L’on se rappellera le débat épistémologie entre Platon et son disciple Aristote. Pour le premier, «la communauté des biens ou l’égalité des citoyens serait le régime idéal». Pour le second, «l’égalité n’est pas réalisée quand on donne à tous les individus la même chose. La véritable égalité consiste à donner davantage à celui qui mérite davantage». «Justice distributive pour l’un et justice proportionnelle pour l’autre. En réalité, les deux plaident pour la justice, mais chacun selon une vision sociétale donnée. Le premier se situe dans une vision de société abondante des hommes justes. Et le second, dans une vision de société rationnelle classique. Nous retenons cependant que la justice qui est antinomique à l’injustice est une valeur cardinale dans la construction d’une nation; elle est une quête constante. Comme en témoignent tous les mouvements de contestation en Europe, notamment la France étant la cheffe de file, en Amérique, en Asie, en Océanie et en Afrique. Ces mouvements sont liés au conflit social né des injustices, des inégalités, de l’égoïsme et autres déviances. Il parait évident que l’injustice et l’inégalité sont des principaux vecteurs de certaines formes de déviances qui gangrènent nos sociétés. L’autre évidence, c’est la localisation dans la pensée dont le siège est l’esprit du bien ou du mal, d’où la nécessité de travailler sur le mental», a souligné le haut-commissaire.
Poursuivant son allocution, Luc Daniel Adamo Mateta a précisé que le discours d’investiture du président Denis Sassou Nguesso du 16 avril 2016, s’inscrivait dans la perspective du changement de mentalité par la promotion des valeurs civiques, morales, émotionnelles et psychiques en vue de l’élévation du niveau de conscience citoyenne et patriotique des congolais. Il a invité les participants à intérioriser les quatre sous-thèmes en réflexion à savoir: comment bien réfléchir; les pensées qui détruisent la vie; la découverte des faiblesses; la greffe d’un nouveau cœur. «L’objectif global de ce séminaire est de renforcer les capacités en Mind Education des cadres et agents du Haut-commissariat et de nos partenaires, en leur dotant des outils méthodologiques et des fruits des recherches approfondies de l’institut Mind Education de Séoul en Corée du sud, dans le but de mieux diagnostiquer l’état de notre cœur et de notre esprit en vue d’apporter une meilleure thérapie aux maux dont souffre notre pays».
Les communications faites, assorties de quatre sous thèmes, ont été développées par Gontran Miampamba et Aloïse Moubé, tous deux du haut-commissariat, sur «le comment bien réfléchir»; sur «les pensées qui détruisent la vie»; sur «la découverte des faiblesses»; sur «la greffe d’un nouveau cœur». Ces communications ont apporté une grande contribution face aux péripéties de la vie. L’homme a besoin de prendre de bonnes décisions afin de mieux organiser sa vie, d’améliorer ses rapports avec autrui. Il se doit pour cela, d’affuter son esprit par de bonnes réflexions qui sont le fruit d’une perception plus ou moins parfaite des choses. Réfléchir est une compétence qui peut s’améliorer, si l’on a la volonté. Dans notre vie, il y a des pensées qui surgissent dans notre cœur. Certaines pensées inspirées de l’extérieur, entrainent la vie de l’homme pour le détruire. Si nous pouvons seulement abaisser notre cœur pour vérifier nos pensées à travers l’écoute des autres ou du mentor, nous pourrons distinguer les pensées qui nous sont profitables et celles qui ne le sont pas. Dès lors, on pourra mener une meilleure vie. Le monde nous apprend à nous exalter et à montrer nos prouesses, ce qui cache nos lacunes et nos manques. Celui qui reconnait son tort et ses faiblesses peut devenir une nouvelle personne et mener une vie heureuse. Si vous pensez que vous êtes intelligents, vous êtes bons, excellents et que vous croirez en vos pensées; ceux qui ont expérimentés l’échec, découvrent leurs erreurs, acceptent le cœur d’une autre personne et changent.
Au cours de ce séminaire, un film documentaire a été projeté à l’endroit des participants retraçant les mauvaises pratiques qui sont légion dans nos administrations publiques.

Pascal
BIOZI KIMINOU