Décédé vendredi 24 septembre 2021 à l’hôpital Henri Mondor de Créteil (Paris), en France, l’ancien ministre, ancien vice-président de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), ancien vice-président du Congrès africain pour le progrès (CAP), ancien député de Makabana, Dominique Nimi Madingou «Nesmy» a été inhumé à Dolisie, dans le département du Niari selon sa dernière volonté. Ses obsèques se sont déroulées samedi 16 octobre en présence des autorités politico-administratives, ecclésiastiques et civiles, des amis et proches ainsi que des membres de sa famille.

Rapatriée au Congo jeudi 14 octobre via Pointe-Noire, la dépouille de Nimi Madingou est arrivée à Dolisie vendredi 15 octobre. Le lendemain samedi, la cérémonie de ses obsèques a eu lieu à Ngouelet sa résidence, où a été célébrée la messe des funérailles, qui a précédé son inhumation. La cérémonie débuté par le recueillement des corps constitués, a été essentiellement dominée par l’évocation de Joseph Badila, ancien de Télé Congo; l’oraison funèbre lue par Michaël Mboungou-Kiongo, journaliste, ancien directeur de la presse présidentielle, ancien directeur de la Télévision nationale congolaise et ancien chef du département Communication et des relations publiques de la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC); le mot des enfants du défunt, pendant la célébration eucharistique.
L’ayant côtoyé pendant longtemps, Joseph Badila a évoqué le côté social de Nimi Madingou qui selon lui était une référence pour ceux de leur génération, ainsi que son côté humaniste. Parlant de ses multiples facettes, il a reconnu qu’il était très intelligent et avait plusieurs identités. Identité qui symbolisait son personnage, qui a gravi les marches de la connaissance. Il était un ami du débat comme le représente son espace Ngouelet.
Michaël Mboungou-Kiongo par ailleurs parent du défunt, s’est appesanti sur les grands traits de l’homme qu’il a côtoyé à la fois comme parent et ami. Il a exprimé un double sentiment empreint de tristesse et de joie. Dans son mot très pathétique, il a décrypté la figure humaniste, altruiste et spirituelle de l’homme.
Né le vendredi 29 juin 1945 à Kitsitsidi (Dolisie), à quelques encablures du quartier Tsila, non loin du carrefour des quatre points cardinaux qui indiquent les sens de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie et Louvakou, Dominique Nimi Madingou était le jumeau de Tsimba, qui n’a pas survécu, après l’avoir précédé au monde.
Fils de Daniel Madingou et d’Elisabeth Kongui, il a vu le jour alors que le Congo faisait partie de l’espace naguère appelé Afrique équatoriale française (AEF), regroupant à l’époque quatre colonies d’Afrique centrale. Il commence sa scolarité à l’école catholique Saint-Joseph qui vient juste d’ouvrir ses portes à Dolisie et accueille les enfants français de la période coloniale.
Brillant élève, l’abbé Denis Moussahou devenu prélat de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II le prend sous ses ailes. Puis, il est admis pour poursuivre sa scolarité pour devenir «moniteur» dans l’enseignement catholique. Il est envoyé dans la Bouenza, précisément à Nkengué (Mouyondzi), l’église où exerce le prêtre. Doté d’un quotient intellectuel rivalisant avec l’intelligence du cœur d’après Michaël Mboungou-Kiongo, il devient cofondateur et président de la fondation Denis Moussahou.
Après Nkengué, il s’admet à un concours pour suivre une formation d’instituteur dans une filière de l’enseignement catholique qu’héberge le collège Chaminade à Brazzaville. De la classe de 6ème à la 3ème, il se distingue parmi les meilleurs. Unanimement, les responsables du collège puis du lycée Chaminade le destinent à poursuivre ses études au lycée Savorgnan De Brazza ayant le cycle complet.
Son baccalauréat lui ouvre les portes du Centre d’enseignement supérieur de Brazzaville (CESB, actuellement Université Marien Ngouabi) créé au début des années 1970 avec son Ecole des sciences où enseigne le premier maître de conférences puis professeur Pascal Lissouba. Etudiant en physique-chimie en 1ère année, il se retrouve avec Marien Ngouabi parmi ceux de sa promotion.
Spécialiste des questions du pétrole dont il a obtenu plusieurs diplômes, il a été directeur Distribution et commercialisation à la société nationale Hydro-Congo de 1986 à 1991, directeur Finance et comptabilité de 1988 à 1989, membre du Conseil d’administration d’Hydro-Congo et de la Congolaise de raffinage (CORAF) de 1986 à 1991. Vieux routier de la politique, il a reçu plusieurs casquettes notamment avec l’UPADS et le CAP dont il a été cofondateur. Il laisse derrière lui cinq enfants qui déclarent leur fierté et leur bonheur de l’avoir eu pour père: Solange, Maxwel, Murielle, Dirac et Elisabeth.
La messe a été présidée par Mgr Anatole Milandou archevêque de Brazzaville, entouré de Mgr Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, président de la Conférence épiscopale du Congo (CEC) qui a donné l’homélie, et NN.SS.: Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma et Louis Portella Mbuyu, évêque émérite de Kinkala.
Entre autres, on a noté la présence de Pierre Mabiala, ministre d’Etat, ministre des Affaires foncières et du domaine public; Emile Ouosso, ministre des Zones économiques spéciales; Honoré Sayi, ministre de l’Energie et de l’hydraulique; Baron Frédéric Bouzock et Paul Adam Dibouilou, respectivement préfets du Niari et du Kouilou; Pascal Tsaty-Mabiala, premier secrétaire de l’UPADS, chef de l’opposition congolaise; Jean Itadi, président du CAP; le patriarche Maurice Nguesso, grand ami du disparu.

Aristide Ghislain NGOUMA
De retour de Dolisie