La capitale mauritanienne Nouakchott a réuni le 30 juin dernier les dirigeants de la région du G5 Sahel et de France, pour un sommet consacré à la paix dans cette région qui regroupe le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et la Mauritanie, cinq pays appuyés par la France. A cette occasion, les chefs d’Etat ont plaidé pour un engagement militaire accru de la communauté internationale et pour l’inscription du mandat de la Force conjointe sous le Chapitre VII de la Charte des Nations unies.

Autour de Mohamed Cheikh El Ghazouani, Président de la République islamique de Mauritanie, Président en exercice du G5 Sahel, ont pris part les chefs d’Etat Idriss Deby Itno du Tchad; Issoufou Mahamadou du Niger; Ibrahim Boubacar Keita du Mali; Roch Marc Christian Kabore du Burkina Faso et leur homologue Emmanuel Macron de la République française pour faire le point de la mise en œuvre de la feuille de route convenue lors du Sommet de Pau (France), le 13 janvier de cette année, et d’évaluer la situation dans la région du Sahel en proie sans cesse à des attaques terroristes.
Autres dirigeants ayant participé à ce sommet, Pedro Sanchez, Président du Gouvernement du Royaume d’Espagne; Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine; Louise Mushikiwabo, Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie. D’autres dirigeants du monde y ont pris part, par visioconférence et par vidéo enregistrée, notamment Charles Michel, Président du Conseil européen; Angela Merkel, Chancelière de la République fédérale d’Allemagne; Giuseppe Conte, Président du Conseil des ministres de la République italienne; Antonio Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies.
Le sommet de Nouakchott s’inscrit dans un contexte international marqué par notamment, la persistance des attaques terroristes au Sahel et la détérioration de la situation sécuritaire en Libye, avec des risques réels sur la stabilité au Sahel et dans la sous-région Afrique de l’Ouest. Cette stabilité est aussi mise à rude épreuve par la pandémie de la COVID-19 dont l’impact économique et social se fait cruellement sentir.
L’organisation physique de ce sommet dans de telles circonstances a été une preuve de résilience et de persévérance face à cette crise sans précédent. Tout en réaffirmant leur détermination à déployer tous les moyens nécessaires pour venir à bout de ce fléau, les chefs d’Etat présents dans la capitale mauritanienne ont exprimé leur solidarité aux familles éplorées et adressent leurs souhaits de prompt rétablissement à tous les malades.
Tout en remerciant tous les partenaires qui ont déjà manifesté leurs soutiens aux Plans de riposte élaborés par les pays du G5 Sahel, les chefs d’Etat du G5 Sahel ont saisi cette opportunité pour renouveler leur appel à l’annulation de la dette extérieure des pays du G5 Sahel, tel que formulé dans la «Déclaration de Nouakchott sur la pandémie de COVID-19» issue de la session extraordinaire de la Conférence des chefs d’Etat du G5 Sahel du 27 avril 2020.
Examinant la mise en œuvre de la Feuille de route de Pau en lien avec l’évolution de la situation dans l’espace du G5 Sahel, les chefs d’Etat ont salué les efforts accomplis par l’ensemble des acteurs aussi bien des Etats sahéliens que de leurs partenaires internationaux. Ils ont réaffirmé que la mobilisation des ressources pour le développement de l’espace G5 Sahel se poursuit, ainsi que le renforcement des capacités militaires des Etats qui demeure crucial.

Aristide Ghislain
NGOUMA