Les Gabonais ont voté massivement, samedi 16 novembre 2024, en faveur de la nouvelle constitution, à travers une consultation référendaire organisée par le gouvernement de transition dirigé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce vote à 91,08% de «oui», selon les résultats provisoires, marque un tournant majeur dans l’histoire politique de ce pays pétrolier d’Afrique centrale. Ce référendum, qui visait à valider une nouvelle constitution, est une étape décisive dans le processus de rétablissement de l’ordre constitutionnel et la fin de la transition qui a débuté après le coup d’État du 30 août 2022.
Ce putsch mené par le général Brice Clotaire Oligui Nguema renversait le président Ali Bongo Ondimba, mettant fin à plus de 50 ans de régime dynastique. Après l’éviction de Bongo, le pays avait entamé une phase de transition politique. Si cette période a été marquée par une relative stabilité, des réformes profondes étaient jugées nécessaires pour instaurer une nouvelle ère démocratique au Gabon, notamment en révisant la constitution pour en faire un texte plus adapté aux défis contemporains du pays.
Le nouveau texte fondamental du Gabon prône un régime présidentiel. Parmi les mesures phares de cette constitution : la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux. Le mandat présidentiel est passée de 5 à 7 ans, renouvelable une seule fois. La succession dynastique est prohibée, afin de garantir l’alternance démocratique.
Les partisans du général Oligui Nguema et de son gouvernement ont souligné que cette nouvelle constitution était indispensable pour consolider la démocratie et permettre une transition vers un Gabon nouveau, après des années de gouvernance centralisée et autoritaire sous Ali Bongo.
Le résultat du référendum présenté selon les premières annonces officielles, près de 85 % des électeurs ont validé la nouvelle Constitution, témoignant d’un large soutien à l’approche du général Oligui Nguema. Ce large oui est perçu comme un signal fort de la volonté du peuple gabonais de tourner définitivement la page du régime Bongo et de mettre en place un système politique plus ouvert, plus transparent et plus respectueux des droits humains.
Le taux de participation a également été élevé à 53%, ce qui a renforcé la légitimité du processus. Toutefois, les opposants au régime de transition ont dénoncé des irrégularités dans le déroulement du scrutin et des pressions exercées sur certains électeurs, ce qui fait encore l’objet de débats dans la sphère politique gabonaise.
Avec cette victoire, le général Oligui Nguema marque un pas décisif vers la fin de la transition et la mise en place d’un ordre constitutionnel stable. Le président de la transition a d’ores et déjà annoncé que les prochaines élections générales se dérouleraient sous le nouveau cadre constitutionnel, ouvrant ainsi la voie à des élections démocratiques pour élire un président, dans un climat plus serein et conforme aux principes de la démocratie.
Ce référendum a attiré l’attention de la communauté internationale. Les Nations Unies, l’Union africaine, ainsi que de nombreux pays occidentaux et voisins africains ont salué le choix des Gabonais et ont exprimé leur soutien aux réformes en cours. Cependant, certains observateurs restent prudents, insistant sur la nécessité de garantir la transparence totale des futures élections et de veiller à ce que le Gabon évolue vers un véritable système démocratique, où la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice sont pleinement respectées.
Gaule D’AMBERT