Le président ougandais Yoweri Museveni a pris officiellement la présidence du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la région des Grands Lacs, pour les deux prochaines années. Il succède à son homologue burundais Evariste Ndayishimiye.
C’était lors du 12e sommet de haut niveau du Mécanisme régional de surveillance qui s’est tenu mercredi 28 mai 2025 à State House Entebbe en Ouganda.
Présidée par Yoweri Museveni, cette rencontre de haut niveau a réuni les chefs d’Etat et de gouvernement ou les représentants des pays signataires de l’Accord-cadre du CPS, parmi lesquels l’Ouganda, l’Angola, le Burundi, le Congo, représenté par le ministre d’Etat Firmin Ayessa, la République Démocratique du Congo, le Kenya et le Rwanda, l’Afrique du Sud, le Soudan du Sud, le Soudan, la Tanzanie et la Zambie. Autres participants, les représentants des institutions garantes de l’Accord-cadre du CPS: l’Union africaine, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et les Nations unies, ainsi que les partenaires de la région en qualité d’observateurs.
Les pays signataires condamnent les avancées territoriales et la mise en place d’administrations parallèles par l’Alliance Fleuve Congo-Mouvement 23 (AFC/M23), avec un soutien extérieur et appelle à la mise en œuvre rapide et intégrale de la résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité des Nations unies par toutes les parties concernées, en particulier ses paragraphes 4 et 6. Cette réunion s’inscrit dans le cadre des efforts régionaux en cours pour consolider la paix, renforcer la coopération et apporter une stabilité durable à la RDC et à la région des Grands Lacs, conformément aux engagements au titre de l’Accord-cadre signé à Addis-Abeba (Ethiopie) en 2013.
Le président Yoweri Museveni a souligné la responsabilité collective de tous ceux impliqués dans les processus de paix tout en appelant à une ingérence étrangère limitée dans la région. Il a imputé les conflits dans l’Est de la RDC à la politique identitaire, alimentée par les étrangers depuis l’époque de Mobutu Sese Seko et de Juvénal Habyarimana.
L’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération, établi sous les auspices des Nations unies, de l’Union africaine, de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) vise à s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans l’Est de la RDC par le biais d’une responsabilité régionale collective.
Cet Accord-cadre totalise douze ans depuis sa signature par onze Etats et quatre institutions internationales et régionales: l’ONU, l’UA, la CIRGL et la SADC. Il porte sur la paix, la sécurité et la coopération en République Démocratique du Congo et dans la région. Il avait suscité l’espoir de lendemains meilleurs après des décennies de conflits, d’instabilité, d’exploitation et de souffrances dans la partie orientale de la RDC, mais sa mise en œuvre effective a toujours été un problème, tant du côté du pays attaqué que de ses partenaires.
Alain P. MASSAMBA