Tandis que les combats entre les forces du général Fattah al-Burhane et les paramilitaires du général Daglo dit Hemetti se poursuivent au Soudan, les réfugiés fuyant ce conflit continuent d’affluer au Tchad. Ces derniers jours, la bataille s’était intensifiée notamment dans la capitale Khartoum mais aussi dans la région du Darfour occidental, à quelques kilomètres de la frontière tchadienne.

Parmi ceux qui entendent passer du côté tchadien, il y a les civils et les soldats de l’armée régulière qui font défection. Pour faciliter l’évacuation des civils, un cessez-le-feu de 48h a été acté par les deux troupes rivales. Il est entré en vigueur mardi 25 avril dernier à minuit.
Plusieurs sources évoquent d’intenses combats lundi 24 avril dans la ville soudanaise d’El Geneïna, capitale du Darfour occidental située à moins de 40 kilomètres de la frontière tchadienne.
Les humanitaires se préparent pour un nouvel afflux de réfugiés. Les camions contenant l’aide du Programme alimentaire mondial (PAM), de l’ONU, partis de la capitale N’Djamena, pourraient arriver sur zone dans la journée. L’ONG Première Urgence a, quant à elle, déployé depuis dix jours une clinique mobile dans le village frontalier de Koufroun.
«Deux infirmiers ont consulté plus d’un millier de patients, notamment de nombreuses femmes enceintes et des enfants en état de malnutrition», raconte le Dr Christelle Fallone.
«Les civils ne sont pas les seuls à passer la frontière: de nouveaux soldats de l’armée régulière soudanaise continuent de faire défection. Ils seraient maintenant près de 500 à s’être réfugié côté tchadien avant d’être désarmés et cantonnés dans la ville d’Adré», indique une source locale.
Enfin, les humanitaires et personnels Onusiens quittent également le Darfour: 64 d’entre eux ont été évacués par la route vers la ville d’Abéché dans l’Est du Tchad, avant de gagner la capitale.

Gaule D’AMBERT