Dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 juillet, le Président haïtien Jovenel Moïse, 53 ans a été assassiné par un commando dans sa résidence privée. Le Premier ministre, Ariel Henry a appelé «la population au calme» et a assuré que «la situation sécuritaire du pays était sous contrôle».

Le Premier ministre a par la suite relaté les circonstances entourant cet assassinat: «Vers une heure du matin, un groupe d’individus non identifiés, dont certains parlaient en espagnol, ont attaqué la résidence privée du Président de la République et ainsi blessé mortellement le chef de l’Etat». Il a, en outre, condamné l’acte qu’il a qualifié «d’odieux, d’inhumain et de barbare et a appelé la population au calme. De même, il a assuré que «la situation sécuritaire du pays était sous contrôle».
C’est en 2016 que Jovenel Moïse né le 26 juin 1968 a été élu Président d’Haïti. Un pays gangrené par l’insécurité, notamment les enlèvements menés par des gangs. Il était confronté à la défiance d’une partie de la société civile face à l’inaction sur ces dossiers sécuritaires. Les Nations unies avaient décidé, en janvier dernier, d’accorder un appui financier au processus électoral prévu par le Gouvernement de Jovenel Moïse. L’opposition a des élections sous contrôle des multiples gangs armés établis à travers tout le pays avait crié au scandale.
Riche de plus de deux siècles d’indépendance (1804), l’histoire de l’Ile d’Haïti est triste. A chaque fois qu’un président cherche à s’accrocher au pouvoir au-delà de son mandat, il se crée une nouvelle Constitution à sa mesure. D’après Lalennec Hurbon, Professeur à l’Université d’Etat d’Haïti, ce pays aura produit plus d’une trentaine de Constitutions. C’est l’amer constat que l’on peut faire de ce pays des Caraïbes.
Le Président Jovenel Moïse devait quitter le pouvoir le 7 février 2021, d’après une grande partie de la Société civile, les barreaux des avocats, les églises catholiques et protestantes. En vue de le contraindre sur ce chemin, des grèves et des manifestations avaient paralysé le pays. Pour sa part, le Chef de l’Etat assassiné avait annoncé qu’il se maintiendrait à la présidence jusqu’à 2022. Il était soutenu par l’Organisation des Etats américains (OEA) et d’une coalition de partis. Le pays a plongé dans l’insécurité avec des assassinats, des braquages, kidnapping, etc.

A. P MASSAMBA