Le marteau de la justice sportive a frappé. La chambre de conciliation et d’arbitrage (CCAS) que préside Me Michel Kaboul Mahouta a invalidé, dimanche 13 octobre 2024, l’élection du président nouvellement réélu de la Fédération congolaise de handball (FECOHAND), Yan Ayessa Yengui Dinga, sur requête d’Avicenne Nzikou, candidat au poste de président de cette fédération. Conséquence directe : elle a ordonné l’organisation d’autres élections.
La requête du plaignant portait notamment sur l’annulation des résultats de l’Assemblée générale élective du 20 septembre 2024 ayant abouti à la réélection de Yan Ayessa Yengui Dinga pour un deuxième mandat et la disqualification de la candidature de Tanguy Yoka, vice-président réélu, pour «un comportement contraire à l’éthique sportive».
Les juges de la CCAS n’ont pas hésité, par ailleurs, à récuser la nouvelle Commission électorale indépendante et ordonner la nomination d’autres membres. A un mois d’intervalle, c’est la deuxième fois que les magistrats de la CCAS remettent en cause l’impartialité de la Commission électorale indépendante mise en place par un congrès de la FECOHAND. Ils ont donné huit jours à cette instance fédérale pour réorganiser les élections.
«Le droit a été dit. L’élection doit être reprise. Tous les obstacles ont été débarrassés par cette décision. La décision qui vient d’être rendue, au fond, ne préjudicie ni aux intérêts de M. Ayessa Dinga Yengué, ni aux intérêts de M. Avicenne Nzikou. La CCAS place les deux candidats au même pied d’égalité», s’est félicité l’avocat du requérant, Me Eric Ibouanga. Le requérant, quant à lui, attend la relance du processus électoral et promet de relancer sa campagne tout mettre en œuvre pour s’installer à la Fédération

«Injuste et honteux»

Dans l’autre camp, le président du nouveau bureau réélu, Yan Ayessa Dinga Yengué, met en cause l’impartialité de la CCAS. Et estime que le verdict de cette chambre sportive est injuste et honteux. «Je suis offusqué. Honte à la CCAS !», a-t-il déclaré. Avant de lâcher: «J’ai gagné honnêtement ; je n’organiserai pas de nouvelles élections».
A signaler que la lecture de la sentence de la CCAS s’est déroulée dans un brouhaha indescriptible. Feuilleton en pointillés à suivre très certainement.

Guy-Saturnin MAHOUNGOU