En visite au Burundi, après avoir séjourné en RD Congo et au Rwanda, Filippo Grandi, Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés a accompagné, le 27 avril dernier un convoi d’une centaine de réfugiés burundais au Rwanda, qui ont décidé de rentrer dan leur pays. 23.000 d’entre eux ont déjà quitté le Rwanda depuis le mois d’août dans le cadre d’un accord entre le HCR et les autorités de Kigali et de Gitega.

Ils sont une centaine à passer le poste de frontière de Nemba, en file indienne, en direction du Burundi où ils ont été accueillis avec fanfare. Il y a de nombreux réfugiés qui rentrent, certains disent que la situation a changé au pays et que les choses se passent normalement, et qu’il est temps de rentrer. Il y en a qui ont perdu leur emploi, ils misent sur une amélioration de la situation sécuritaire au Burundi. Cependant, parmi ces réfugiés, ceux qui avaient participé aux manifestations lors de la crise politique de 2015 avant de se réfugier au Rwanda n’envisagent toujours pas un retour au pays sous la présidence d’Evariste Ndayishimiye.
Selon le chef du HCR, Filippo Grandi, le suivi des anciens réfugiés sera au menu de ses discussions avec les autorités burundaises. «Nous avons un dialogue constructif avec le nouveau gouvernement et on va continuer à souligner l’importance de bien gérer les retours. Pour que ces gens se sentent et soient en sécurité. Je vais aussi souligner l’importance de notre propre présence dans les zones de retour pour faire un suivi correct des retours»
Cette visite intervient alors que faute de financement, l’aide alimentaire aux réfugiés burundais au Rwanda a diminué de 60% en mars, passant d’environ 7 euros à 3 euros par mois. «Cela met une pression» reconnaît le HCR, «mais ce n’est pas la raison des retours il ne faut pas que cela le devienne», affirme l’instance onusienne.

Alain-Patrick MASSAMBA