Le ministère des Industries minières et de de la géologie en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a organisé du 1er au 2 octobre 2024 à Brazzaville, un atelier de sensibilisation de 25 entités d’exploitation artisanales au processus de formalisation des petites et moyennes entreprises au Congo. Cet atelier s’inscrit dans le cadre du Programme régional ACP-Union européenne (UE), pour la valorisation des minéraux du développement et exécuté par le PNUD à travers l’Afrique, les Caraïbes et le Pacifique.

La formation sur la formalisation dans le secteur de la petite mine et des carrières, a permis d’ouvrir la voix aux artisans miniers, notamment les carriers, les sabliers, les potiers, les commerçants et les transporteurs de géo matériaux, à l’épanouissement professionnel de leurs entreprises, en leur offrant la possibilité de sortir du secteur informel vers le secteur formel aux avantages multiples. Elle a également permis à les sensibiliser sur les outils nationaux de valorisation de leur travail.

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Ouvrant les travaux, Noida Gatsé Ebotehouna Lebela, conseillère aux Mines a déclaré que l’exploitation artisanale et à petite échelle des ressources minérales au Congo, joue un rôle déterminant dans l’économie, créant des emplois et stimulant le développement économique dans les communautés rurales. Malheureusement, a-t-elle affirmé que ce secteur n’est pas réglementé, entraînant ainsi des inefficacités, des pratiques non durables et un manque de protection sociale pour les travailleurs.

La formation, a poursuivi la conseillère aux Mines, permettra aux entités d’avoir accès aux financement, aux technologies modernes et aux marchés structurés. «Ces entités seront plus professionnelles. Elles vont améliorer les conditions de travail, promouvoir les pratiques durables et intégrer ces acteurs dans l’économie formelle», a-t-elle signifié.

La représentante résidente du PNUD Adama Dian Barry, a relevé que dans de nombreux pays en développement, riches en ressources minières à l’instar du Congo, l’extraction de minéraux par des mineurs artisanaux et à petite échelle, joue un rôle important dans la production nationale de minéraux et contribue au développement d’une chaîne de valeur économique non négligeable. Certains pays ayant structuré et organisé ce secteur, tirent des dividendes permettant de financer le déploiement universel de services publics et de programmes sociaux.

Suivant les données collectées, selon Adama Dian Barry, le secteur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle occupe près de 45 millions de personnes dans le monde et constitue la deuxième principale source de subsistance après l’agriculture. «Les mineurs artisanaux produisent des quantités importantes de minéraux dans le monde. 20% de l’or mondial et près de 80% des merveilleuses pierres précieuses de couleur, sont issus du secteur artisanal. Ils assurent également la production des minéraux stratégiques utilisés dans les technologies d’énergie propre et les produits électroniques. Environ un quart du tantale ou de l’argent et de l’étain dans le monde provient de l’exploitation artisanale des petites mines», a-t-elle souligné.

La représentante résidente du PNUD a indiqué qu’en République du Congo, l’exploitation artisanale à petite échelle, joue un rôle fondamental dans l’économie locale, favorise la création d’emplois et contribue au développement sociale et économique. «Malheureusement, la quasi-totalité des acteurs œuvrant dans ce secteur ne sont pas formalisés et par conséquent, ne peuvent solliciter auprès de l’Etat, des institutions financières des facilités de subvention ou de crédit et ne peuvent souscrire à une sécurité sociale. Elles connaissent dans la plupart des cas une concurrence loyale insupportable du secteur formel», a-t-elle dit.

Aybienevie N’KOUKA-KOUDISSA