C’est un projet financé sur fonds propres par la Fédération congolaise de triathlon (F.C.T.). Mais les travaux ont été brutalement interrompus par un « commando » envoyé, selon la Fédération, par un membre de la succession du vendeur du terrain où se construit l’édifice. L’affaire a fini au tribunal. Le palais de la jeunesse risque de ne plus voir le jour à Madingou.

Dans l’administration congolaise, il y a des comportements qui poussent les citoyens à se confier à la presse, pour qu’elle fasse l’écho de leurs tracasseries. C’est le cas du président de la Fédération congolaise de triathlon, Bertrand Mbioko. Un procès l’oppose au neveu du propriétaire terrien qui lui a vendu 2 ha de terrain (soit 20 parcelles) à Madingou, avant la municipalisation du département de la Bouenza. Pour y construire un «Palais de la jeunesse» propriété de la Fédération congolaise du triathlon. Dans un premier temps, le juge du tribunal de grande instance de Madingou lui a donné raison. Mais la partie adverse a interjeté appel, cette fois au Tribunal de grande instance de Dolisie. Là-bas, le juge de l’affaire a estimé que Bertrand Mbioko n’avait aucun droit sur ces terres malgré, affirme ce dernier, «des documents établis en bonne et due forme.»
Le président de la Fédération congolaise de triathlon est amer. «Je soupçonne les magistrats du Tribunal de Dolisie de compromission avec la partie adverse. Leur décision est biaisée. Ils m’avaient clairement dit que si je ne donne pas de l’argent, le jugement sera comme un penalty sans gardien. Comme je m’y attendais, ils ont donné raison au neveu de celui qui m’a vendu le terrain après avoir changé les témoins», dénonce-t-il. «Ils nous causent un énorme préjudice. Rien que le début des travaux est évalué à 14 millions de francs CFA.», déplore le président. Pourtant, les documents délivrés par le vendeur des terrains et le chef du quartier devaient légitimer son droit. Ce cas de litige est loin d’être isolé dans ce pays où le marché foncier baigne en pleine pagaille juridique.
Dans un dernier sursaut, pour essayer d’obtenir justice, Bertrand Mbioko sollicite l’intervention des autorités pour sauver le palais de la jeunesse qui vise à promouvoir le sport. «La justice congolaise a des magistrats et des fonctionnaires honnêtes, ayant les moyens de combattre les escrocs et les spéculateurs. Les autorités feront appliquer la loi», espère-t-il.
Est-ce par hasard que Bertrand Mbioko a choisi ce moment pour communiquer sur cette affaire? L’année 2025 est dédiée à la jeunesse. Grâce à leur projet, les dirigeants de la Fédération congolaise de triathlon essaient d’apporter une «réponse aux besoins d’infrastructures pour la jeunesse». Le palais de la jeunesse de Madingou comprendra une salle de sport, une piscine, un hôtel, une salle de gymnastique, un espace pour un projet agro-pastoral, etc.

G.-S.M.