Jusqu’au 2 novembre, un deuil national de trois jours a été en vigueur dans le pays qui a été frappé dans la nuit du mardi du 29 au mercredi 30 octobre par les pires inondations depuis les années 1980. Le dernier bilan fait état d’au moins 158 morts, dans la région de Valence principalement, la plus touchée, où s’est rendu Pedro Sanchez, le Chef du Gouvernement, jeudi 31 octobre. Jeudi 31 octobre, il y avait encore des dizaines et des dizaines de personnes portées disparues dans le Sud-Est du pays.

Des images d’apocalypse, de rues transformées en torrent et des montagnes de voitures, ont fait le tour du monde. Ce que beaucoup appellent déjà, ‘’la pire goutte froide du siècle’’, a commencé à se déplacer vers la Castille-La Manche et surtout l’Andalousie. Assurant que, ‘’tous les moyens seront mis à disposition pour se remettre de cette tragédie’’.
Précisant que Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol a appelé, jeudi dernier, les habitants de la région de Valence, «dévastée par des inondations meurtrières à rester chez eux et à écouter les appels de secours d’urgence, le risque étant encore présent. L’épisode de mauvais temps à l’origine de ces inondations continue», a-t-il indiqué.
Le roi Felipe VI a, pour sa part, annoncé que l’épisode météorologique n’est pas encore terminé. Il a souligné que dans certains cas, il y a toujours des prévisions de risque, dans une référence apparente à l’annonce par l’Agence nationale de météorologie, d’une alerte rouge, pour province de Castellon, située au Nord de Valence.
Les habitants ont été surpris par la violence inouïe du phénomène, des immenses vagues d’eau boueuse ont dévalé les rues de Letur, petit village de montagne dans la province d’Albacete, emportant tout sur leur passage. Dans la banlieue de Valence, la situation reste très difficile. On assiste depuis là, à un véritable exode de la population qui quitte Palporta et Picanya, deux zones particulièrement touchées en banlieue de Valence, qui dénombrent le plus de victimes. Ces habitants partaient à pied rejoindre Valence avec leurs animaux de compagnie et des sacs ou valises pour aller loger chez des proches. D’autres ont préféré restés sur place, malgré le manque d’eau et d’électricité, toujours pour garder leurs maisons, alors que des vols et pillages de supermarchés ont été recensés.
Des agents de la Croix-Rouge et un millier de militaires de l’unité de secours continuent à quadriller la région à la recherche de disparus. Pendant ce temps, des milliers de personnes sont parties à la recherche de leurs véhicules. On estime qu’au moins 5000 ont été totalement détruits par cette tempête d’une violence inouïe, tout comme des édifices, des ponts, des routes. Les trains rapides entre Valence et Madrid ont été suspendus, deux autoroutes sont toujours coupées, encore jonchées de camions renversés. C’est en tout cas déjà une véritable catastrophe nationale !

A.-P. MASSAMBA