Vous avez envie de pratiquer un art martial authentique, d’apprendre à vous défendre, de pratiquer un sport de compétition attrayant ou simplement d’entretenir ou améliorer votre condition physique? Me Equateur Denis Nguimbi, ancien compétiteur national et actuel directeur technique du club OKC à Tié-Tié, vous édifie sur les différents styles de karaté.

*Me ! Après votre glorieux passé de compétiteur, vous êtes à l’encadrement technique des néophytes. Pouvez-vous nous parler des différentes disciplines du karaté?
**Le karaté est une discipline vaste et complexe. Bien que n’ayant pas pratiqué toutes les disciplines, en ma qualité de sempai (vieux maître), et par expérience, je vais essayer de vous parler des différentes disciplines ou styles pratiqués au Congo. Je commence par le judo, l’ancêtre des arts martiaux.
Le judo est par excellence l’art de la souplesse (ju). Il repose sur le principe qu’il ne faut jamais s’opposer directement à l’action de l’adversaire, mais utiliser sa force à son profit; s’il pousse, on tire; s’il tire, on pousse. Le but est la projection de l’adversaire et sa maîtrise au sol par des techniques d’immobilisation, de strangulation, d’étranglement ou luxation. La technique du judo se répartit donc en nage-waza (techniques de projection) et en ne-waza (techniques au sol). Me Jigoro Kano, de nationalité japonaise est le père fondateur du judo.
L’aïkido: nommé art de la paix, c’est une méthode mise au point au début du 20è siècle par le Japonais Morihei Ueshiba. Plus qu’un sport ou un art martial, l’aïkido (voie de la concorde par l’union des esprits), c’est une démarche spirituelle, une philosophie tout empreinte de religiosité. Le but est d’amener l’adversaire à la raison en lui prouvant qu’il ne peut atteindre l’adversaire et sans lui causer un dommage irréparable. Cet aspect humanitaire s’explique par les racines religieuses de l’aïkido. L’attaque adverse est donc adroitement esquivée (sabaki) et non bloquée; l’adversaire est désorienté et projeté dans un mouvement toujours tournant, grâce à l’utilisation rationnelle de sa propre force. On peut aussi amener l’adversaire au sol et le placer dans une position inoffensive par la torsion de l’articulation de la main, du coude ou de l’épaule. Contrairement au judo et au karaté, il n’y a jamais eu l’organisation d’une compétition en aïkido au monde.
Le kyokushin: fondé par le Coréen Me Masutatsu Oyama, le combat dure trois minutes. Le but visé ici est de mettre l’adversaire hors d’état de nuire, donc le KO. Le compétiteur porte la même tenue qu’au karaté shotokan.
Le shotokan: du nom du bâtiment en bois qui abritait le premier dojo, le shotokan fut fondé au début du xxe siècle par le Japonais Gichin Funakoshi. C’est le style de combat le plus pratiqué au Congo. C’est une technique légère et longue, surtout efficace à longue distance. Le compétiteur porte une coquille sous le karatégi blanc, des gants et un protège-dents. Le shiai (compétition) se pratique avec contrôle des coups pour éviter les blessures. On frappe avec les mains et les pieds. Le combat dure trois minutes.
Le taekwondo: d’origine coréenne, il est devenu un art martial olympique depuis quelques années. 90% des points sont marqués par les keri-waza (techniques des pieds) et les tsuki-waza (techniques de coups de poings directs). Le compétiteur porte le Dobok blanc (tenue de compétition), le plastron, le casque, la coquille, les protections des avant-bras et les tibias portés sous la tenue, les gants, la protège dents. La durée du combat est de trois rounds de deux minutes avec une minute de repos entre les rounds. L’attaque de l’adversaire au sol est interdite. Voilà!

*Me, y a-t-il une discipline qui est au-dessus des autres?
**D’emblée je dis non ! Au combat, c’est le plus rapide et le plus intelligent qui gagne.

Propos recueillis par
Madocie Déogratias
MONGO