Le chef de l’Etat malgache a organisé, le 1er octobre 2025 une réunion au palais présidentiel avec des représentants de la communauté internationale, après sept jours de manifestations de la jeunesse contre le pouvoir en place et un appel à la grève générale.
L’opposition, d’abord timide, s’est finalement jointe au mouvement. Malgré cela, la colère ne retombe pas, de nouvelles manifestations de la jeunesse se sont déroulées le même jour dans plusieurs villes pour réclamer le départ du président Andry Rajoelina.
Après la réunion, la porte-parole de la Présidence a souligné: «Le mouvement est dispersé, sans qu’un vrai leader n’émerge pour porter leur parole et permettre un échange structuré. Les revendications exprimées notamment l’accès à l’eau et à l’électricité ont déjà été prises en compte, avec en l’occurrence le soutien de nos partenaires internationaux. Mais, une instabilité politique conduirait à la suspension de ces appuis». Tout en évoquant des financements importants. Dans la grande ville d’Antsiranana, une foule de plusieurs milliers de personnes a défilé en appelant au départ du président, un rassemblement de personnes a également eu lieu à Toliara.
Le mouvement Gen Z, à l’origine de la contestation, a appelé à un retrait stratégique d’Antananarivo pour préserver la santé et l’énergie de chacun, «mais cela n’empêche en rien la poursuite des mobilisations dans les autres régions», a prévenu l’un des meneurs de l’organisation. Cependant, le centre d’Antananarivo a été bouclé par les Forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des groupes épars. La vie suivait son cours dans le reste de la capitale. L’opposition, d’abord timide, s’est jointe mercredi à la dynamique via une rare prise de position de la plateforme Firaisankina. Le principal opposant malgache Siteney Randrianasoloniaiko, notamment, et l’ancien président Marc Ravalomanana, déchu après la contestation populaire de 2009, font partie des signataires. Plus de 200 ONG locales ont, en outre, appelé à la fin immédiate de toutes formes de répression et au respect du droit de manifester.
Un appel à une médiation de l’Eglise a été lancé, dans le sillage d’un message du Pape, qui a appelé à la promotion de la justice et du bien commun. Ancien maire d’Antananarivo et magnat des médias, Andry Rajoelina, 51 ans, a été installé une première fois au pouvoir de 2009 à 2014 par les militaires après un soulèvement populaire. Il s’est mis en retrait quatre ans sous la pression internationale avant de se faire élire en 2018 puis réélire en 2023 lors d’un scrutin contesté. Lundi 29 septembre, il a limogé tout son gouvernement, sans parvenir à calmer le jeu. Les coupures incessantes d’eau et d’électricité, causées selon les manifestants par une mauvaise gestion du pouvoir sont à l’origine du ras-le-bol et de la première manifestation du 25 septembre, suivie du pillage. Entre temps, un Premier ministre a été nommé, en la personne du général de division Ruphin Fortunat Zafisambo pour établir l’ordre et la confiance du public.
A.-P. MASSAMBA







