A l’initiative d’Arsène Sévérin, directeur de la chaîne de télévision Vox TV et correspondant de la Voix de l’Amérique en République du Congo, en partenariat avec l’ambassade des Etats-Unis, il s’est tenu, du 15 au 17 décembre dernier au Centre interdiocésain des Œuvres (CIO) à Brazzaville, un atelier de formation des journalistes sur le thème: «Rigueur dans le traitement de l’information électorale». Le ministre Thierry Moungalla, de la Communication et des médias, a ouvert les travaux, en présence de M. Daniel Horning, chef de mission par intérim, représentant l’ambassadeur Todd Haskell.

Plusieurs thèmes ont été développés: «Rôle des médias dans l’histoire des élections au Congo depuis 1992», «Collecte et traitement de l’information électorale», «Observation électorale, validation et publication des résultats du scrutin», «Contentieux et contestation électorale», «Ethique et déontologie», etc.
Plusieurs conférenciers se sont succédé pour édifier les journalistes. Parmi eux: Arsène Sévérin, Joachim Mbanza, membre du CSLC; Trésor Nzila Kendet, directeur exécutif de l’OCDH; Modeste Mbossa, membre de la CNEI; Paulin Makaya, président du Parti UPC.
A l’ouverture des travaux, Daniel Horning s’est dit heureux de s’adresser aux journalistes, au nom de l’ambassadeur des Etats-Unis. «L’ambassadeur Todd Haskell n’a pas pu être ici avec nous, parce qu’il est rentré à Brazzaville il y a bientôt deux semaines. Rassurez-vous, il est bien portant. Cependant, il observe la période de quarantaine pour respecter les très bonnes règles mises en place par le Gouvernement congolais pour lutter contre la pandémie de la COVID-19. Ensemble, nous vaincrons cette pandémie en respectant les mesures barrières. En cette période de fête, c’est ce qu’il y a de mieux à faire pour nous-même et nos proches», a dit Daniel Horning.
Il a rappelé aux journalistes qu’ils vont couvrir l’année prochaine l’élection présidentielle: «C’est une grande responsabilité. En tant que journalistes, vous devez informer les Congolais en tenant compte des faits et en étant inclusifs. Aucune démocratie ne peut grandir sans l’appui et la vigilance de la presse. J’espère que cet atelier vous fera découvrir différents points de vue sur le processus électoral et le journalisme afin de mieux informer le peuple congolais», a-t-il indiqué.
Le ministre Thierry Moungalla a, quant à lui, insisté sur la désinformation, ainsi que l’explosion des fameuses Fake news. De ces seuls faits, «il paraît impératif de former les acteurs des médias, pour que leur contribution soit féconde et non stérilisante, voire néfaste».
Il a par ailleurs salué l’initiative qui a porté la mise en œuvre de cet atelier dont le thème, selon lui, «est d’ une heureuse actualité et opportunité, au moment où notre pays s’achemine lentement vers le prochain scrutin présidentiel fixé au mois de mars 2021».
Pour le ministre, il est toujours regrettable de constater que les tensions post-électorales sont devenues un paramètre à prendre de plus en plus en considération sur le continent africain. «Les Congolais ne doivent pas commettre l’erreur de se considérer comme immunisés et à l’abri de ce phénomène. Aussi, il est important, voire nécessaire de tout mettre en œuvre afin d’éviter la répétition de l’histoire, en mettant à contribution toutes les couches de la société dans l’organisation d’élections apaisées, afin de préserver la paix et la stabilité», a dit Thierry Moungalla.
Le ministre a fait savoir que les journalistes font partie des acteurs essentiels de ce pacte républicain. Pour cela, «ils ont un rôle prépondérant, notamment dans cette période préélectorale toujours délicate. La responsabilité leur incombe de livrer au public une information de qualité, vraie, vérifiée, recoupée et équitable», a-t-il déclaré.
Cet atelier, a-t-il souligné, «doit être un jalon important dans l’appropriation commune et individuelle des règles du métier. Selon la manière dont elle est fabriquée et traitée, l’information est en effet une arme à double tranchant; elle porte tantôt en elle les fruits de l’apaisement, mais peut être parfois contaminée par les germes potentiels de la division et de la violence», a rappelé le ministre.

Cyr Armel YABBAT-NGO