Hommage de la nation sénégalaise vendredi 4 décembre à l’aéroport de Dakar. Le Président Macky Sall a élevé le footballeur décédé au rang de Grand officier dans l’ordre national du Lion. Puis enterrement samedi 5 décembre à Rufisque: ce sont les points forts des cérémonies d’adieu à Pape Bouba Diop, l’ancien milieu de terrain sénégalais, quart finaliste de la Coupe du monde 2002 et finaliste de la CAN au début de la même année, décédé le 29 novembre dernier en France des suites d’une longue maladie.
Il y aurait tant à dire et à raconter pour évoquer la carrière de Pape Bouba Diop! Mais le souvenir de sa stature (footballeur au physique de rugbyman, un colosse de 1,94 m, pour 94 kg), de son visage d’enfant et son but marqué le 31 mai 2002 contre la France, en match d’ouverture de la Coupe du monde-Corée du Sud/Japon sont restés vivaces. Cet exploit avait mis la France à terre, et l’a sorti de l’anonymat.
Ce jour-là, les images des ‘’Lions de la Teranga’’ jubilant à pas de danse africaine, feront ensuite le tour du monde. Le monde est médusé et les éditorialistes de plusieurs pays saluent leur performance et leur état d’esprit, eux qui étaient venus d’un pays pauvre et endetté du Tiers-monde.
La symbolique était plus qu’importante. En battant l’ancienne puissance colonisatrice sur un terrain de foot, Pape Bouba Diop et ses compères venaient d’administrer la preuve qu’il était bien possible de piquer son casque au ‘’maître’’ de façon naturelle.
Depuis, Pape Bouba Diop était entré au panthéon continental comme premier buteur de son pays dans une phase finale de Coupe du monde. Il venait de conquérir l’Afrique. Il reste aussi à ce jour le meilleur buteur sénégalais en Coupe du monde, avec trois buts inscrits (Il avait obtenu un doublé lors du match de groupe contre l’Uruguay terminé sur le score de 3-3).
Pape Bouba Diop avait rendu si fière toute l’Afrique, pas seulement le Sénégal! Que la terre lui soit légère !

Jean ZENGABIO