Ils étaient deux clubs à être concernés par les préliminaires des coupes africaines interclubs 2020-2021. Au terme des matches retour disputés le week-end dernier, ni l’AS Otohô, ni l’Etoile du Congo ne sont parvenus à franchir cette étape, ce qui ne va pas manquer de relancer le débat sur la compétitivité des équipes congolaises sur la scène continentale. Les résultats nuls identiques (1-1) concédés lors des manches aller à domicile par l’AS Otohô en Ligue des champions et l’Etoile du Congo en Coupe de la Confédération n’étaient pas du tout rassurants. Les faits donnent raison à ceux qui, déjà, le pressentaient.
L’AS Otohô n’a rien vu à Khartoum où elle a perdu (0-2) face à Al Merreikh, vendredi 4 décembre, signant ainsi son élimination. Quant à l’Etoile du Congo, son match nul vierge (0-0) dimanche 6 décembre à Luanda, est insuffisant pour espérer poursuivre la compétition. Elle reste, elle aussi, au bord du chemin.
Cette double élimination des représentants du football congolais paraît finalement logique. Elle confirme la très mauvaise santé de ses clubs sur l’échiquier africain. Il n’y avait pas quoi nourrir quelque ambition. Les mêmes clubs avaient été balayés en 2019 à la même étape dans les deux compétitions.
A l’arrivée, donc, un fiasco retentissant! La suite des coupes africaines interclubs se jouera sans aucun club congolais, et il faudra attendre encore au moins une année pour voir de nouveau un club du pays remporter un trophée sur la scène continentale.
A noter que le dernier trophée gagné en Afrique par une équipe du Congo remonte à 2012, et c’était l’AC Léopards de Dolisie, après trois précédentes participations infructueuses et trente-huit ans après le sacre du CARA en Coupe d’Afrique des clubs champions (en 1974), l’ancêtre de l’actuelle Ligue des champions.
Pour l’heure, avec l’organisation quelconque des clubs congolais, leur niveau de pauvreté et celui des compétitions locales, il semble bien qu’il faille attendre non pas une seule année, mais bien de très nombreuses années avant de voir un de ces clubs sur le toit de l’Afrique.
Le football congolais n’est plus compétitif, et l’argument de crise sanitaire et de l’absence de matches de championnat dans les jambes sont l’arbre qui cache la forêt. Beaucoup avaient tiré la sonnette d’alarme sur son déclin, afin d’essayer de réveiller ceux qui se vautrent dans la complaisance et l’insouciance.
Certains parlent de coma. De quoi souffre ce football? Comment le sauver? Autant de questions et d’interrogations. L’heure de la remise en cause a peut-être sonné.

Guy-Saturnin
MAHOUNGOU