L’ancien ministre nigérien de l’Intérieur et candidat du parti au pouvoir Mohamed Bazoum, a remporté le second tour de l’élection présidentielle avec 55,75% des voix. C’est le score annoncé mardi 23 février 2021 par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Il a battu l’ex-Président Mahamane Ousmane qui n’a obtenu que 44,25% des voix selon les résultats officiels. Le vainqueur devra ainsi succéder à la tête du pays à l’actuel chef de l’Etat, Mahamadou Issoufou qui ne pouvait pas se représenter.
Selon Issaka Souna, président de la CENI qui s’est adressé au corps diplomatique et aux autorités nigériennes rassemblés au Palais des congrès de la capitale Niamey, ces «résultats sont provisoires et doivent être soumis à l’analyse de la Cour constitutionnelle».
D’après la CENI, le taux de participation au second tour du dimanche 21 février a été de 62,91 %. Elle a par ailleurs précisé que Mohamed Bazoum avait recueilli 2 501 459 voix contre 1 985 736 pour Mahamane Ousmane sur un total de 7,4 millions d’électeurs appelés à voter.
Au premier tour du 27 décembre 2020, Mohamed Bazoum avait glané 39,3% des suffrages contre presque 17% pour Mahamane Ousmane. Juste avant la proclamation de ces résultats, l’opposition a dénoncé un «hold-up» électoral, exigeant «la suspension immédiate de la publication des résultats». De son côté, Falké Bacharou, directeur de campagne de Mahamane Ousmane a demandé à tous les Nigériens «de se mobiliser comme un seul homme pour faire échec à ce hold-up électoral».
Trois jours après l’annonce des résultats, la capitale nigérienne a fini par retrouver la vie normale. Mis à part le ballet de gilets jaunes de la mairie, tout est redevenu quasiment ordinaire à Niamey, ville rétive, fief d’une opposition qui qualifie ce résultat de hold-up électoral.
Ce scrutin offre au Niger sa première transition pacifique du pouvoir entre deux présidents en vie, le sortant et l’entrant.

Alain-Patrick MASSAMBA