Candidat du parti au pouvoir, Bola Tinubu a été déclaré, mercredi 1er mars 2023, vainqueur de l’élection présidentielle au Nigeria, à l’issue d’un scrutin contesté par l’opposition, qui a fait naître un espoir de changement dans ce pays. Plus de 87 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes samedi 4 mars et le vote s’est globalement déroulé dans le calme.

D’après la Commission électorale, Bola Tinubu, du Congrès des progressistes (APC), a cumulé plus de 8,8 millions de voix, remportant l’une des élections les plus disputées de l’histoire démocratique du pays le plus peuplé d’Afrique, face à ses deux principaux concurrents. Atiku Abubakar, candidat de la principale formation de l’opposition (le PDP qui a dirigé le pays de 1999 à 2015), a recueilli 6,9 millions de voix. Peter Obi, du parti travailliste (LP), considéré comme l’outsider, dont la popularité auprès de la jeunesse a donné un nouvel élan à cette campagne, a remporté un peu plus de 6 millions de voix.
Agé de 70 ans, l’ancien gouverneur de Lagos, «le parrain» à cause de son immense influence politique, accède au pouvoir succédant ainsi à Muhammadu Buari. L’actuel Président, 80 ans, se retire après deux mandats comme le veut la «Constitution». Plusieurs accusations de corruption jalonnent sa carrière, mais il n’a jamais été condamné et les a toujours démenties.
Avant sa prestation de serment prévue dans les prochains jours, Bola Tinubu hérite d’une kyrielle de défis à relever. Pendant quatre ans, il aura la lourde tâche de redresser ce grand pays anglophone, gagné par une économie en berne, les violences récurrentes de groupes armés et de bandits, ainsi qu’un appauvrissement généralisé de la population. En 2050, le Nigeria, pays de 216 millions d’habitants, devrait devenir le troisième pays le plus peuplé au monde après l’inde et la Chine.

A.-P MASSAMBA