Les deux Chambres du Parlement ont procédé le 29 décembre dernier à l’ouverture de leurs sessions extraordinaires, la 16e pour l’Assemblée nationale et la 17e pour le Sénat. Les travaux ont été présidés par Isidore Mvouba, président de la chambre basse, et Pierre Ngolo, président de la chambre haute.

Dans son discours, Isidore Mvouba a rendu hommage à l’icône de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, l’archevêque Desmond Tutu, décédé le 26 décembre 2021 au Cap. «On retiendra de cet homme d’église emblématique et acteur de premier plan de l’histoire sud-africaine, son appel à l’humanité et à la fraternité», a-t-il déclaré.
Dans un élan de solidarité africaine, il a fait observer une minute de silence en sa mémoire. Le président de l’Assemblée nationale est également revenu sur le message du Chef de l’Etat sur l’état de la Nation devant le Parlement réuni en congrès. «Il n’y a aucun doute, le Congo est bien sur l’orbite du changement et du développement», a dit Isidore Mvouba, rappelant que l’invite ultime du Chef de l’Etat aux chambres du Parlement d’user pleinement de leur prérogative de contrôle à travers la réalisation des enquêtes parlementaires ne doit pas rester lettre morte. «La représentation nationale a un rôle central dans le relai de ce message où tout le monde a trouvé son compte, les fonctionnaires, les retraités, les jeunes, les expropriés, les personnes vulnérables».
Au nombre des sept affaires inscrites au rôle de la 16e session extraordinaire de l’Assemblée nationale, figurent le projet de loi organique fixant la procédure de révision de la constitution; le projet de loi portant approbation de l’avenant n°2 au contrat de partage de production relatif au permis Marine XII; le projet de loi régissant l’affacturage en République du Congo qui permettra d’accroitre la capacité des entreprises d’emprunter auprès des banques et de faire face de manière générale aux risques des créances commerciales; le projet de loi régissant le crédit-bail en République du Congo qui a vocation à faciliter aux PME et PMI l’acquisition d’équipements essentiels à leur production grâce à un mécanisme de location avec option d’achat réglementé; le projet de loi relatif au Plan National de Développement (PND) 2022-2026 qui s’appuie essentiellement sur six axes stratégiques de développement, à même de porter la croissance en fin de programme; le projet de loi autorisant la prorogation de l’état d’urgence sanitaire en République du Congo, etc.
S’agissant du projet de loi organique fixant la procédure de révision de la Constitution, Isidore Mvouba dit entendre des voix discordantes qui s’élèvent. «Pourquoi remettre en cause cette initiative du Gouvernement? De quoi s’agit-il au juste? Il s’agit de consolider les dispositions de l’article 242 de la loi suprême adoptée par le peuple souverain le 25 octobre 2015. Il s’agit tout simplement de définir la procédure de révision de la Constitution. C’est une décision politique importante pour adapter, d’une part, notre gouvernance aux aléas imposés par la pandémie à nouveau coronavirus et d’autre part, limiter toutes les dépenses engendrées par les récurrentes prorogations de l’Etat d’urgence sanitaire», a-t-il affirmé.
Il a appelé les Congolais à faire preuve de vigilance quotidienne face à la pandémie à nouveau coronavirus qui sévit encore. «La vigilance, disait l’autre, est le chemin de la prolongation de notre vie sur terre, tandis que la négligence est celui qui conduit vers le royaume de la séparation éternelle», a déclaré le président de l’Assemblée nationale.
Pour lui, le Gouvernement se doit de rappeler les Congolais à l’ordre, en termes de respect des mesures barrières pendant la période des fêtes de la Saint Sylvestre.
Du côté du Sénat, Pierre Ngolo, après avoir fait observer une minute de silence en mémoire de Mgr Desmond Tutu, s’est appesanti sur quelques affaires inscrites au rôle de la 17e session extraordinaire de la Chambre haute du Parlement.
Pour lui, la révision de la Constitution est un mécanisme légal concurrent à opérationnaliser la Constitution vis-à-vis des évolutions sociales et des embûches observées. «Il importe pour tous d’intérioriser que la Constitution comme tous autres textes vit, évolue et connaît des évolutions», a-t-il rappelé.
Paraphrasant le général de Gaulle, le président du Sénat a dit que «la Constitution est un esprit; les institutions, une pratique».

Cyr-Armel YABBAT-NGO