Pour l’Alliance, le parti de Zinga Mabio Mavoungou, seul un «sursaut patriotique» du peuple peut aider le Congo à sortir d’un marasme socio-politico-économique dans lequel il baigne depuis des lustres à cause d’une gouvernance multisectorielle sans «perspectives porteuses d’espoir».

Revoici sur la scène politique nationale, le parti Alliance. Cette formation située à l’opposition a, en effet, tenu le 4 mars dernier à Pointe-Noire, une réunion de son secrétariat national dirigée en visioconférence par son président Zinga Mabio Mavoungou.
Une réunion à laquelle la plupart des quelque 40 membres ont eu du mal à participer, en raison des difficultés de transport liées à la pénurie d’essence dans la ville océane. Et ce n’est pas tout! Chaleurs écrasantes (plus de 30 degrés à l’ombre), absence de pluies, flambée des prix de denrées sur le marché, dégradation des services sociaux de base…. Ces derniers temps, à Pointe-Noire, comme partout au Congo, c’est tout un peuple qui suffoque et halète sous le poids d’un quotidien à couper le souffle de la vie.
«Le secrétaire national constate que la vie nationale reste caractérisée par une crise multidimensionnelle sans précédent qui met à rude épreuve les Congolais. La cherté de la vie est telle qu’ils (Congolais, NDLR) ne savent plus à quel Saint se vouer», a résumé Georges M’betty Makosso, secrétaire général d’Alliance.
De son côté, c’est tout un gouvernement qui se gratte la tête, au point de s’arracher les cheveux,….à la recherche des réponses idoines aux doléances «légitimes» des populations. «Nous venons de traverser les 6 890 tonnes d’essence en provenance de Kinshasa. La première barge est arrivée le 28 février avec à son bord 700 mètres cubes. Le reste du stock est en cours d’approvisionnement. Progressivement, d’ici la semaine prochaine, les 6 890 seront livrés ici à Brazzaville. Un navire qui va compléter ce moyen de livraison par Kinshasa est attendu au large de Pointe-Noire entre le 3 et le 6 mars avec à son bord 15 000 tonnes d’essence et 80 000 tonnes de gasoil», promettait, au tout début du mois, Bruno Jean Richard Itoua, ministre des Hydrocarbures, lors d’une séance de questions-réponses à l’Assemblée nationale.

Maux «endémiques»
Une solution rapide ou «sap sap», diraient nos frères ouest-africains. Ce qui ne semble pas trop nouveau, tant la pénurie d’hydrocarbures, comme bien de maux, est devenue la recette la plus familière au peuple congolais. Lequel peuple se demande jusqu’où il ira avec ce lourd quotidien aussi difficile à porter que le rocher de Sisyphe. Alors que le Congo, pays aux ressources naturelles infinitésimales comme les atomes dans la matière, fait paradoxalement partie des exemples les plus éloquents de la malédiction de la richesse en Afrique.
«Le chômage endémique des jeunes, le faible niveau de production des biens de consommation, la décrépitude des systèmes éducatif et de santé, l’absence des perspectives porteuses de lumières», a encore asséné Georges Makosso.

Un sursaut «patriotique» pour une gouvernance rassurante
Pour Alliance, pas question d’aller chercher les causes chez les extraterrestres. La situation congolaise est le fait de dirigeants congolais. «Des Congolais qui ont perdu tout espoir dans la parole publique. La corruption et l’enrichissement illicite, le climat politique lourd fait de suspicions et de compromissions n’augurent aucunement d’un avenir meilleur», selon Georges Makosso.
Une manière de poser clairement le problème de gouvernance. Et si gouvernance rime avec ordonnance, la bonne gouvernance devrait ou doit être, avant tout, le fait du peuple congolais lui-même. «Il faut donc un sursaut patriotique, un leadership démocratique nouveau pour incarner l’espoir, la dignité, la justice pour retrouver l’unité, le travail et le progrès», a recommandé Georges Makosso, dans la lecture du communiqué final de ces retrouvailles.
Et dans un contexte international marqué par la lutte d’influence de grandes puissances en Afrique, le président d’Alliance Mabio Mavoungou Zinga a salué le dynamisme d’une jeunesse africaine aujourd’hui vent debout pour défendre et affirmer la souveraineté des États africains jusqu’ici victimes d’une gouvernance prédatrice savamment mise en œuvre par une politique impérialiste de certains pays occidentaux.

John NDINGA-NGOMA