Dans le cadre de leur rôle de promotion, de protection et de défense des droits de l’Homme, de la démocratie et de l’Etat de droit, le Cercle des droits de l’Homme et de développement (CDHD) et le Mouvement citoyen Ras-Le-Bol Congo expriment leurs préoccupations au regard des irrégularités et autres violations de la loi constatées dans le processus de l’élection présidentielle 2021. Ils l’ont fait savoir le 24 février dernier à Brazzaville lors d’une conférence de presse animée conjointement par Roch Euloge Nzobo, coordonnateur national du CDHD et Bertrand Menier, coordonnateur national du Mouvement citoyen Ras-Le-Bol Congo.

D’après les conférenciers, «il a été constaté que le processus de révision des listes électorales engagé n’a pas permis de mettre fin à certaines irrégularités. Fort est de constater que ces listes sont identiques à celles datant de plusieurs décennies sans réel changement. Cette situation n’est pas de nature à garantir une maîtrise effective du corps électoral. Par ailleurs, en prenant la décision de procéder au vote anticipé des agents de la Force publique, le Gouvernement n’a pas rassuré l’opinion sur plusieurs questions : comment va être organisé le scrutin ? Est-ce dans les casernes, les camps ou encore dans les lieux habituels? Ces lieux seront-ils accessibles aux observateurs indépendants? Quelles préoccupations ont été prises pour éviter que ces personnes ne puissent plus figurer sur la liste électorale civile et voter le 21 mars», s’interrogent-ils ?
Les conférenciers déplorent également le fait que, «la Majorité présidentielle a commencé à organiser la campagne électorale alors qu’elle n’est pas encore officiellement lancée. La composition et les attributions de la Commission nationale électorale n’est pas de nature à garantir une gestion équitable et transparente de ce processus électoral», estiment-ils. Précisant que, «le Gouvernement a annoncé une décrue des cas de COVID-19 entre décembre 2020 et janvier 2021. Ainsi il a autorisé aux candidats de réunir autant de militants ‘’que nécessaires’’ pendant la campagne électorale. Mais, il reste muet quant à la levée du couvre-feu en vigueur. Dans ce contexte, il se pose la question de la marge de manœuvre qui sera accordée aux scrutateurs, aux représentants des candidats ainsi qu’aux observateurs indépendants pour les opérations de dépouillement lorsqu’on sait que cela va au-delà de l’heure prévue pour le couvre-feu», s’interrogent-ils ?
Comme l’a souligné la Campagne Tournons La Page Congo (TLP-Congo), ont fait observer les conférenciers, «l’amélioration de la gouvernance électorale constitue le gage d’une élection juste, transparente et apaisée, mais aussi la garantie d’une alternance démocratique en République du Congo. Elle rappelle que l’alternance au pouvoir est un principe sacro-saint dans toute société démocratique. Elle est également consacrée par la Constitution ainsi que tous les instruments juridiques internationaux de protection des droits humains et de promotion de la démocratie signés et ratifiés par la République du Congo ».
Selon les conférenciers, «aucune élection présidentielle apaisée, participative, transparente, libre et crédible ne peut être organisée dans les conditions actuelles. Au regard de ce qui précède, le CDHD et Ras-Le-Bol, à l’instar de TLP-Congo ainsi que des Evêques du Congo dans leur message du 2 février 2021, émettent de sérieuses réserves sur la tenue d’une élection présidentielle libre, crédible et transparente le 21 mars 2021», ont-ils conclu.

B.B.