«Réflexions sur les 60 ans d’indépendance du Congo-Brazzaville et perspectives». Tel est le thème de la convention de l’Alliance pour la république et la démocratie (ARD), tenue samedi 29 août dernier à Brazzaville, sous la direction de son président Mathias Dzon. Les partis membres de cette plateforme politique: DNER, MVC, PSRD, RDR, et UPRN étaient représentés.

Outre le bilan des 60 ans d’indépendance jugé négatif, les participants à la convention ont demandé «instamment» à Mathias Dzon «de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2021, dans le dessein de sortir le Congo de la crise la plus terrible de son histoire.»
Les participants ont justifié cette requête par deux raisons: l’heure de l’alternance démocratique et pacifique a sonné et refus obstiné du Président de la République en exercice d’organiser un véritable dialogue politique national inclusif. «Vivement un vrai changement d’hommes et de politiques», ont-ils scandé. Des réflexions se fondant sur des analyses pointues des politiques conduites par les gouvernants successifs depuis 1960, ont permis aux participants de saisir cette opportunité pour «condamner, avec la plus grande fermeté, tous ceux qui, acteurs politiques, acteurs économiques, acteurs sociaux, acteurs culturels et intellectuels, ont trahi les nobles idéaux des pionniers des indépendances africaines, détourné à leurs profits personnels les fruits de ces indépendances et tué la démocratie comme mode de dévolution et d’exercice du pouvoir.»
L’ARD estime que «le bilan des 60 ans d’indépendance du Congo est très largement négatif, voire catastrophique. 60 ans après son accession à la souveraineté internationale, le Congo ne dispose, à ce jour, ni d’une agriculture, ni d’une industrie digne de ce nom, ni d’usines de transformation sur place de ses richesses naturelles, ni d’une économie nationale diversifiée, ni de systèmes nationaux d’enseignement et de formation, de santé et de recherche scientifique et technologique modernes et performants, facteurs déterminants du développement équitable et durable d’un pays.»
En matière de paix, d’unité et de concorde nationales, l’ARD souligne que la société congolaise est aujourd’hui une société divisée et placée sous une très haute tension. Elle est assise sur un volcan qui peut exploser à tout moment.
Dans ce contexte de division et de perte de confiance, la problématique de la réconciliation nationale constitue un des enjeux politiques majeurs du moment.

Pascal Azad DOKO