Pour être en harmonie avec la communauté internationale et surtout pour rendre un hommage aux journalistes et témoigner le libre exercice de cette profession difficile et parfois périlleuse, le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), en partenariat avec la représentation de l’UNESCO au Congo, a organisé, à l’hôtel de l’ACERAC à Brazzaville, le mardi 3 novembre 2020, une double célébration en différé consacrée aux journées marquant respectivement la liberté de la presse et contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes.

La Journée mondiale de la liberté de la presse célébrée le 3 mai de chaque année n’a pu être organisée à cette date en raison de la pandémie de COVID-19. Ainsi que la Journée internationale pour la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes, célébrée habituellement le 2 novembre de l’année. Ces doubles commémorations ont été placées sous la présidence de Philippe Mvouo, président du CSLC, en présence de Mme Fatoumata Barry Marega, représentante par intérim de l’UNESCO.
L’accent a été mis sur les mesures à prendre pour garantir l’indépendance des journalistes et aussi assurer leur protection par des moyens appropriés qui pourraient mettre fin à l’impunité des crimes perpétrés contre eux dans le monde.
Le thème choisi pour la journée de la liberté de la presse est: «Le journalisme sans crainte ni complaisance» et pour la journée pour la fin de l’impunité: «Impunité de crimes commis contre les journalistes». Cet évènement a connu une partie scientifique pour le débat autour de ces deux thèmes: «Le métier de journaliste: sans crainte ni complaisance», développé par Godefroy Yombi, membre du Conseil supérieur de la liberté de communication; «Impunité contre les crimes commis contre les journalistes», développé par Bernard Mackiza, journaliste honoraire, ancien directeur du Journal La Semaine Africaine.
Pour le celui-ci, l’information est un pouvoir et partout les journalistes sont victimes d’agressions. Entre 2010 et 2019, près de 900 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier, y compris au Congo. Les Etats ont donc l’obligation de protéger les journalistes et de veiller à ce que les auteurs de crimes à leur égard soient tenus responsables.
Et Philippe Mvouo d’affirmer que la République du Congo fait partie des Nations qui prennent à cœur la nécessité d’une presse libre indépendante et sécurisée. «L’indépendance de la liberté de la presse a conduit à la proclamation de la Journée mondiale de la liberté de la presse par l’Assemblée générale des Nations-Unies en 1993, consacrant la liberté de communiquer comme un droit universel reconnu par la communauté internationale. De même que le droit pour le journaliste d’exercer sa profession sans crainte ni complaisance devenait un des principes déontologiques, mais aussi moraux dans la pratique du métier de journaliste», a-t-il dit.
Pour sa part, Mme Fatoumata Barry Marega, a souligné l’engagement de l’UNESCO envers le Congo. «Je salue les efforts du CSLC qui est très engagé dans l’amélioration de la condition de la presse en République du Congo. Selon l’évaluation faite en 2020 par «Reporters sans frontière», le Congo occupe la 118e place sur les 180 pays répertoriés avec un score de 36,56. Ceci appelle la responsabilité de chaque acteur à fournir encore plus d’efforts pour la liberté de la presse au Congo. Je voudrais réaffirmer l’engagement de l’UNESCO, qui a la communication au cœur de son mandat, à soutenir les efforts déployés par le Congo pour le développement de la communication. Ceci a été consigné dans l’accord-cadre de coopération conclu tout récemment, lors de la visite officielle de Mme Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO», a-t-elle déclaré.
Les participnts ont eu droit à l’audition de deux messages de la directrice générale de l’UNESCO publiés pour l’occasion. «Cette liberté de la presse est trop souvent malmenée. Que ce soit par le contrôle politique, idéologique ou économique par des attaques qui visent à diffamer et à décrédibiliser, ou encore par le harcèlement, on cherche trop souvent à réduire au silence des journalistes. C’est pourquoi le Système des Nations-Unies, ainsi que de nouvelles alliances d’associations de médias, de gouvernements, et d’acteurs légaux, académiques ou de la société civile, soutiennent partout dans le monde les journalistes dans leur lutte pour leur indépendance et pour la vérité».
Dans son deuxième message, Mme Audey Azoulay rappelle que le rôle le plus important des journalistes consiste à mettre la vérité en lumière. «Beaucoup ont perdu la vie en couvrant des conflits. La mort n’est pas le seul risque auquel les journalistes sont exposés. Les juges et les procureurs en particulier, ont un rôle important à jouer pour promouvoir des procédures pénales rapides et efficaces».

Philippe BANZ