La République démocratique du Congo (RDC), est «au bord de la faillite», s’inquiètent les évêques catholiques, membres de la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Ils sont très remontés contre la coalition au pouvoir depuis vingt mois. Dans leur message du lundi 19 octobre dernier, au terme de leur assemblée plénière, les évêques ont peint en noir l’attitude du Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila et Cap pour le Changement (CACH) de Félix Tshisekedi, deux coalitions dont les tensions bloquent, selon les évêques, les institutions et aggravent la récession. Une autre preuve de tension entre les deux alliés, l’absence mardi 21 octobre dernier des responsables du FCC à la prestation de serment de trois nouveaux juges constitutionnels nommés en juillet dernier par le président Félix Tshisekedi.

Comme par le passé, le ton des évêques est ferme mais ils ne cachent pas leur déception. «Pendant que le pays est au bord de la faillite et au moment où les Congolais croupissent dans une misère indescriptible aggravée par la Covid-19, les alliés au pouvoir consacrent leurs énergies aux calculs de positionnement par rapport aux élections de 2023 en vue de conserver ou de reconquérir le pouvoir», a déclaré le porte-parole de la CENCO, l’abbé Donatien N’shole, lisant le message intitulé «Peuple congolais, ne nous laissons pas voler notre souveraineté».
Une rude bataille est engagée pour le contrôle des institutions stratégiques notamment la Cour constitutionnelle et là. Or, assurent-ils, «tout le système est bloqué». La Cour «est mise dans l’impossibilité d’exercer sa mission. Faute de quorum».
Aussi, les prélats catholiques s’interrogent-ils: «Comment expliquer tant de manigances pour le contrôle de la CENI et l’absence du consensus autour des reformes électorales ?».
La CENCO dénonce de l’obsession du «pouvoir pour le pouvoir» qui «en revient à confisquer la souveraineté» du peuple: «l’heure de nous mettre debout et de marcher dans la lumière a sonné». «Réveillons-nous de notre sommeil pour un engagement citoyen», ont lancé les évêques.
Le message a été rendu public en présence de quelques mouvements de la société civile dont le comité laïc de coordination qui avait organisé des déferlantes populaires contre le régime de Joseph Kabila.
Les évêques dénoncent une situation sécuritaire délétère sur fond de montée du tribalisme, et une économie en régression. En tout cas. Pour eux, la situation va de mal en pis.

Gaule D’AMBERT