D’une consommation frileuse hier à cause des interdits religieux, l’alcool gagne de plus en plus du terrain au Congo. D’aucuns pensent que c’est désormais la terre de prédilection de Bacchus vu la façon dont les Congolais consomment la bière, les liqueurs et autres boissons fortes, y compris le vin de palme. Selon le rapport relatif aux pays africains qui consomment plus d’alcool de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Congo occupe la 9e place sur 49 pays listés. Les pays africains qui consomment le plus d’alcool sont le Gabon (1er) suivi du Cameroun (2e).
Le Congo vient en 9e position sur les 49 pays identifiés par le rapport. Six Congolais sur dix prennent plus de 20 litres d’alcool par mois. Un score qui prouve que les Congolais sont ignorants des risques liés à l’alcoolisme. Le Gouvernement, par le truchement des ministères de la Santé et du Commerce, se doit de veiller à tout ce que les Congolais consomment en matière d’alcool. Il doit s’impliquer dans la lutte contre l’alcoolisme en interdisant, par exemple, les publicités des boissons alcooliques à la télévision et en menant des campagnes de sensibilisation pour son éradication, tel qu’il le fait pour le sida, la maladie à virus Ebola, le paludisme, etc.
Les deux principales brasseries, BRASCO et BRALICO, situées respectivement à Brazzaville et à Pointe-Noire, ont un marché qui se chiffre à plus de 1,6 millions d’hectolitres par année. A côté des programmes de responsabilisation sociale, ces brasseries ne cessent de créer des gammes de marques d’alcool en changeant de format. Le Congo à lui seul possède plus de 15 marques de bières alcoolisées notamment: Primus, N’gok, Turbo, Stark, Mützig, whisky-cola, Vodka-pomme, Castel, Black, Black-N ’gok, Beaufort, Dopel et 33’’Export…
Bien que ces brasseries contribuent étroitement à l’économie nationale en créant des emplois et en payant les impôts et la douane, il n’en demeure pas moins vrai que l’alcool nuit considérablement à la santé des populations quand il est exagérément consommé comme on l’observe dans le pays. Il constitue un frein au développement, car une population fortement alcoolisée ne peut donner le meilleur d’elle pour développer le pays. On compte aujourd’hui plus de 10 mille Bars, caves et boîtes de nuit ou night-club sur toute l’étendue du territoire national.
Comment un pays comme le Congo, qui a une population majoritairement chrétienne peut faire bon ménage avec l’alcool? Plus est ce sont les jeunes, l’avenir de ce pays, qui s’en empiffrent d’alcool.
Le Gouvernement doit mettre en place des institutions spécialisées pour expertiser la qualité de l’alcool consommé par les Congolais et lutter contre l’abus de l’alcool et les publicités sur l’alcool.
Il faut pour rêver d’un Congo meilleur, une génération responsable, formée, compétente et peu encline à l’alcool. L’Etat doit appliquer avec rigueur les lois sur l’alcool et les publicités y relatives. L’alcoolisme est un fléau.
Moïse AMPION
(Stagiaire)