Trois-sages femmes ont été condamnées le 11 mai dernier par un tribunal sénégalais à six mois de prison avec sursis pour non assistance à personne en danger, après le décès dans un hôpital public d’une femme enceinte ayant vainement attendu dans de très grandes souffrances une césarienne et dont le sort tragique a bouleversé le pays.
Trois autres sages-femmes, également jugées par ce même tribunal de Louga, au nord du Sénégal, ont été relaxées purement et simplement. Ce drame avait suscité sur les réseaux sociaux une vague d’indignation contre les carences du système de santé publique dans ce pays et a provoqué des réactions au plus haut niveau de l’Etat.
Mariée et enceinte de neuf mois, la victime Astou Sokhna est décédée à l’hôpital de Louga le 1er avril après une longue agonie et un déni de soins. Agée de 34 ans, la jeune femme avait d’après un avocat de la partie civile, attendu pendant une vingtaine d’heures la césarienne qu’elle réclamait. Le personnel aurait refusé sa demande, arguant que son opération n’était pas prévue, et aurait menacé de la chasser si elle insistait.
Ce drame a suscité sur les réseaux sociaux une vague d’indignation contre les carences du système de santé publique et a provoqué des réactions au plus haut niveau de l’Etat sénégalais. Le Président Macky Sall avait publié un message de condoléances et donné pour instruction de déterminer les responsabilités. Abdoulaye Diouf, le ministre de la Santé avait reconnu le 14 avril que la mort de cette jeune femme aurait pu être évitée avec plus de vigilance. Le directeur de l’hôpital a été révoqué et remplacé depuis.
Dans un autre hôpital public, une autre affaire a fait scandale récemment. A Kaolack, localité située au centre du pays, un nourrisson déclaré mort vendredi 13 mai par une infirmière puis déposé à la morgue et ensuite été retrouvé vivant par son père quelques minutes après, avant de finalement décéder dans la journée. Le Parquet avait annoncé dimanche 15 mai avoir ouvert une enquête. L’infirmière a été déférée mercredi au Parquet après quatre jours de garde à vue.

AP MASSAMBA