Le 5 août 1982, les férus de football apprennent la mort de Justin Vouayamadé, jeune gardien de but du Patronage Sainte Anne et des Diables-Rouges (2 sélections), victime d’un accident de circulation. Mais, qui était ce monsieur dont la génération actuelle n’a aucun repère ?
Justin Vouayamadé embrasse le football dans la poussière des terrains vagues de la capitale. Joueur atypique, il porte au cours d’une même saison sportive les couleurs du Club Patro à Ouenzé, de Chatler à Moungali (au quartier Dix maisons avec comme coéquipiers Nkouka ‘’Matins’’ et Joseph Moundane), et du Kotoko de Mbama à Bacongo. Comme gardien de but. Mais sous les couleurs du Kotoko il joue au poste d’avant-centre.
En 1973. Passé le temps d’apprentissage, Justin Vouayamadé opte pour les Cheminots d’Avenir du Rail. C’est une saison dans l’anonymat ! Cela suffit. Il n’ira pas chercher loin le cadre idéal pour développer son jeune talent de gardien de but. Les portes du Patronage Sainte-Anne (Justin avait beaucoup d’admiration pour ce club) s’ouvrent larges à lui. Un club réunissant sa jeunesse à l’ombre très maternelle de la basilique Sainte-Anne du Congo. Il y est adopté sans la moindre réserve, et du coup aussi le public des gradins l’adopte. Car, Justin est un gardien de but agile, d’une grande sûreté manuelle et qui ne s’affole pas. Son gabarit moyen, il le compense par son placement et son plongeon spectaculaire. Il le prouve surtout au cours des nombreuses parties sportives livrées au championnat 1974-1975.
Maurice Ondjolet, entraîneur des Diables-Rouges, ne souffre pas de myopie. En 1977, il insère Justin Vouayamadé dans la sélection nationale pour les matches Côte d’Ivoire-Congo, en éliminatoires de la Coupe du monde 1978. L’aventure tourne court. Hélas ! car au match retour disputé à Brazzaville, il prend trois buts… stupides.
Justin Vouayamadé était congolais d’origine centrafricaine, enseignant d’EPS. Une compétition a porté son nom dans les années 1990. Une véritable attraction pour les jeunes dont bon nombre n’avaient aucune idée de lui. Ses inspirateurs? Tout simplement ses anciens amis, parmi lesquels Henri Endzanga. Leurs chemins se croisèrent au Patronage Sainte-Anne…
Que ses performances et son exemple servent de modèle à la jeunesse actuelle.

Alain-Patrick MASSAMBA