Le football a cessé d’être un tabou pour la jeune fille congolaise. De même pour l’arbitrage. Sur les pas de la première femme arbitre, les Congolaises n’hésitent plus à s’essayer au dur métier de trancher les litiges et faire appliquer les lois du jeu et le fair-play sur les terrains de foot. C’est, entre autres, le cas de Mavie Okolonéné, arbitre fédérale de la Ligue du Niari. Comment s’est-elle éprise du sifflet et quelle est son ambition? Elle l’explique dans l’entretien ci-après.

*L’arbitrage est-il votre principale activité?
**Non, je suis encore élève au lycée Victor Sathou, en classe de terminale A4. Et c’est l’athlétisme qui m’a sorti de l’anonymat, à Brazzaville. J’ai été plusieurs fois championne nationale, notamment au 200 m juniors en août 2017. J’ai aussi fait les 100 m, 800 m et 5000 m et pris part à plusieurs épreuves de marathon. Hormis l’athlétisme, j’ai aussi joué au handball, mais pas pour longtemps.

*Comment avez-vous alors contracté le virus de l’arbitrage?
L’histoire est un peu longue mais, je vous en fait un résumé. Je n’ai jamais pensé être arbitre un jour. J’y suis arrivée via Facebook, grâce à l’international Nsélé. Un jour, il me demande d’où proviennent les médailles qui pendent à mon cou. Je lui explique que j’étais une athlète, mais que je souhaite abandonner. Parce que plusieurs fois j’ai décroché des médailles, mais on ne m’a jamais donné l’opportunité de représenter le pays à l’extérieur. Alors il me propose de me reconvertir dans l’arbitrage du football. Sans trop réfléchir, j’accepte. Puis il m’oriente vers l’arbitre international Yamba. Ce dernier m’apprend en 2018 les notions de base, au CEG Hammar de Dolisie. J’ai gravi les échelons petit à petit: quatrième arbitre, puis arbitre assistante et, enfin, fin 2019, j’ai commencé à officier les matchs de D1, au Stade Paul Moukila ‘’Sayal’’.

*Et comment êtes-vous devenue arbitre fédérale?
**A force de beaucoup travailler. Mes prestations étant convaincantes, cette année j’ai été promue arbitre fédérale. Cela ne m’a pas du tout surpris. J’avais déjà officié deux matchs de ligue 2 à Brazzaville. Je me rappelle celui ayant opposé FC Racine à La Djiri.

*Auriez-vous un souhait?
**A cœur vaillant rien d’impossible. Mon souhait le plus ardent c’est de devenir arbitre internationale. Aux jeunes filles je dis: la féminité n’est pas un handicap. Plus on sera nombreuses, plus on aura la chance d’exceller.

Propos recueillis par
Equateur Denis NGUIMBI
et Deff MOUKALA NGONO