Un sommet mondial sur les droits des enfants s’est ouvert lundi 3 février 2025 au Vatican, organisé par le Comité pontifical pour la Journée mondiale de l’enfance. La rencontre a réuni les cardinaux et de nombreuses personnalités du monde, sur le thème: «Aimons et protégeons-les». Le démarrage des travaux a été dominé par le discours du Saint-Père qui a appelé à ne jamais s’habituer aux violations des droits des plus petits. François a déclaré que «l’enfance bafouée est un cri silencieux qui dénonce l’injustice du système économique, la criminalité des guerres, le manque de soins médicaux et de scolarisation».

Ce sommet convoqué par le Souverain pontife a réuni entre les murs du Palais apostolique plusieurs dirigeants de la planète, dont les politiques et économistes, les représentants de la société civile et les religieux, afin de placer les droits et les rêves des plus jeunes au centre des préoccupations mondiales. On y a noté parmi les participants, la reine Rania Al Abdullah de Jordanie, Satyarthi Kaylash, Prix Nobel de la paix 2014 ou encore l’ancien vice-président américain Al Gore. Le sommet s’est concentré sur huit points, allant du droit à l’éducation à celui de vivre loin de tout type de violences. Il intervient huit mois après la rencontre du 25 mai 2024, lorsque le Pape accueillait 50 000 enfants du monde entier dans le stade olympique de Rome pour la toute première Journée mondiale des enfants.
Avant de rencontrer les différentes personnalités, réunies en table ronde dans la Salle Clémentine, le Pape a été accueilli par une délégation d’enfants, munie d’une lettre de remerciements et de propositions à lui destinées. Dans leur lettre reprenant le thème de ce sommet inédit, les jeunes soulignent l’attachement sincère que leur voue le Saint-Père. «Nous t’écrivons au nom des enfants de toute la Terre, nous voulons te remercier parce que tu te soucies de nous et de notre avenir, tu nous aimes et tu nous protèges», mentionnent-ils.
Dans son discours d’ouverture, le Pape a dressé la liste des dangers qui guettent les enfants aujourd’hui, et autour desquels les intervenants ont été appelés à échanger afin d’«ouvrir des nouvelles voix pour les sauver et les protéger». En prime, les fléaux de la guerre et de la pauvreté, de l’injustice et de l’exploitation, qui marquent la vie de millions d’enfants. Le Souverain pontife a cependant précisé que «là où, grâce à Dieu, les gens ne souffrent pas de la guerre ou de la faim, il y a néanmoins des périphéries difficiles, où les petits sont souvent victimes de fragilités et de problèmes que nous ne pouvons pas sous-estimer». Il s’agit de l’anxiété et la dépression qui touchent, «plus que par le passé», les jeunes, et les poussent à emprunter parfois les «voies de l’agressivité ou de l’automutilation». François a déploré que, tout comme la vieillesse, l’enfance soit considérée comme une «périphérie» de l’existence dans «la culture de l’efficience».
Le Pape estime que «ce sont précisément les jeunes, qui sont des signes d’espérance dans la société, qui peinent à reconnaître l’espérance en eux-mêmes». Il constate que 40 millions d’enfants sont déplacés par les conflits, 100 millions sont sans abris, 160 millions sont victimes de travail forcé, de traite et d’exploitation. François met en garde l’humanité qui, en s’habituant à cela, risque de perdre «ce qu’il y a de plus noble dans le cœur de l’homme: la miséricorde et la pitié».

Aristide Ghislain NGOUMA
(Rome)