Le football a accouché des stars à Dolisie dont on ne peut effacer les souvenirs d’un revers de main. C’est le cas du talentueux Emile Nzambi Bamana, demi-offensif de l’AC Léopards des années 70-80, aujourd’hui membre du collège des sages et de réflexion des anciens joueurs. Entretien.
*E. N. Bamana, comment êtes-vous arrivé au football ?
**De toutes les disciplines sportives qu’on pratiquait dans mon enfance, le football me passionnait le plus. Les gens parlaient trop du roi Pelé, j’ai décidé moi aussi de jouer au football pour être célèbre. Encore gamin, j’ai commencé au petit ballon communément appelé mwana-foot, dans Yello-star. En 1972, j’ai intégré Munisport, une équipe de deuxième division aux côtés de Devinci Leonards «Le gardien volant», l’avant-centre Mboumba Donga, le libero ‘’Moscou’’. Après la suspension de Munisport pour cause d’indiscipline caractérisée suivi de sa dislocation, la même année Devinci Léonard Kivoulou et moi, avons intégré l’AC Léopards, du feu président Nimi Tsati où évoluaient déjà les doyens Antoine Madingou « Dolido », Koussissa Gabard, Mahoungou Pembe «Santoni», Mombo Edimo, Djohn Ngouanda, Scoblar Matsouelet, Ray Kibouka. Champion du Niari plusieurs fois, j’ai joué contre l’Etoile du Congo, Diables noirs, Patronage, Cara, V club, AS Cheminot et Inter club. Je figure parmi les joueurs qui ont fait la pluie et le beau temps de cette équipe dans les années 70- 80. Sélectionné au niveau régional, j’ai joué à Libreville contre Azingo, l’équipe nationale du Gabon. A Kinshasa, j’ai joué contre Vita Club et CS Imana.

*Quelle est votre appréciation sur le niveau de notre football aujourd’hui ?
**A dire vrai, notre football est devenu moribond. Plusieurs maux le minent. A titre d’illustration, les centres de formation des joueurs n’existent pas, alors que tout passe par la formation. L’organisation des compétitions de mwana-foot n’existe quasiment plus dans tous les départements. Il y a trop de corruption au niveau du championnat national. Aujourd’hui, le champion national est celui qui est huppé, qui a des moyens financiers. Conséquence : le champion national ne convainc plus à l’échelle internationale. Loin d’être xénophobe, il y a trop de joueurs étrangers dans notre championnat, si bien qu’on a du mal à former l’équipe nationale. La sélection des joueurs se fait sur la base des sentiments. Le chef de l’Etat a pourtant émaillé les départements d’infrastructures modernes, chaque chef-lieu devrait avoir une équipe départementale qui devrait prendre part à l’actuel championnat dite d’élite. Beaucoup de jeunes talents sommeillent à l’intérieur du pays. Cela est coûteux certes, mais on ne peut faire l’omelette sans casser les œufs.

*Auriez-vous un dernier mot ?
**Je remercie infiniment ‘’La Semaine Africaine’’ qui ne cesse de faire la promotion de notre sport. Je souhaite à tout le personnel du journal heureuse année 2023. Que celle-ci puisse vous apporter réussite, prospérité et longévité.

Equateur Denis NGUIMBI