C’est le diocèse d’Owando qui a donné le coup d’envoi des célébrations du 140e anniversaire de notre évangélisation. L’événement est d’importance. Il célèbre l’arrivée ici de la Parole du salut, qui devait bouleverser nos us et nos coutumes. Ce sont des missionnaires européens qui ont apporté sur nos terres le christianisme, toujours en expansion, et dont nous nous prévalons aujourd’hui.
Ce christianisme est celui qui a porté ici une bonne partie de notre humanisme chrétien, avec le catéchisme, le syllabaire et même la nivaquine. Oui, en 140 ans, l’Eglise a façonné ce pays qui s’est christianisé, a donné naissance à d’autres annonciateurs de l’évangile, jusque dans les pays de ceux qui vinrent nous évangéliser. L’Eglise a fait beaucoup : a traversé des phases sombres et rudes de l’histoire de ce pays, mais elle continue de témoigner de la vivacité de la Parole de Dieu.
Il fut une époque où cette ancienneté d’implantation a nourri toutes sortes de malentendus et de suspicions. Il fut une période où l’Eglise fut rattachée au colonialisme et tenue en ostracisme. Cette suspicion entretenue au fil des années a débouché sur des cas d’emprisonnement, de torture et même d’assassinat d’un cardinal. Dans ce sens, l’Eglise catholique qui est au Congo, a suivi le chemin d’épines tracé par son maitre et Seigneur Jésus Christ. Elle a payé le tribut de l’attachement au sort d’un peuple dans sa diversité.
Après Owando, ce 140e anniversaire nous conduira à Pointe-Noire. Ce sera la deuxième étape. Un peu dans le sens contraire de ce qui fut chronologiquement. Mais ce n’est pas plus mal, car ce périple des localités qui nous ramènera à Brazzaville début juin donne aussi à voir combien, en 140 ans, les bourgades qui accueillirent les missionnaires, sont devenues des localités dynamiques, des diocèses puis des archidiocèses, qui témoignent de la maturité de cette Eglise et du peuple de ses fidèles.
La conclusion de ces célébrations se fera à la Place mariale de la cathédrale Sacré-cœur de Brazzaville, en présence de l’envoyé spécial du Pape François. Une autre marque de l’importance de cet événement historique. (Voir pages et 11).

Albert S. MIANZOUKOUTA