Le Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale a organisé la 14e réunion de l’Equipe multidisciplinaire en mode virtuel et présentiel sous le thème: «Libérer le potentiel de la jeunesse et des femmes pour rendre les systèmes alimentaires plus efficients, inclusifs, résilients et durables en Afrique centrale». Les travaux se sont tenus du 28 février au 2 mars 2022, sous la direction des représentants de la FAO dans chaque pays.

A Brazzaville, l’ouverture de cette 14e réunion a connu la participation de deux membres du Gouvernement: Paul Valentin Ngobo, ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche et Mme Rosalie Matondo, de l’Economie forestière, avec Mme Yannick Rasoarimanana, représentante de la FAO au Congo. Le but visé a été d’explorer les opportunités de développement de partenariat et de mobilisation des ressources pour relever ensemble les défis et les priorités et faire face aux enjeux de l’engagement de la jeunesse et de l’inclusion des femmes dans les programmes de développement agricoles.
Au cours des échanges portés sur le cadre stratégique de la FAO 2022-2031, les experts des huit pays de l’Afrique centrale ont mis l’accent sur les expériences réussies d’employabilité et de développement de l’entreprenariat des jeunes et des femmes dans les chaînes de valeur agricoles.
Pendant le débat, il a été démontré que la situation alimentaire de l’Afrique centrale n’est pas reluisante. En 2021, dans la sous-région, plus de 32 millions de personnes souffraient encore de la faim, avec 32,1 % d’ enfants de moins de cinq ans qui présentaient un retard de croissance, un taux élevé de chômage chez les jeunes et les femmes et une forte dépendance des pays aux importations alimentaires. Par exemple, le Congo importe chaque année des produits alimentaires de plus de 700 milliards de francs CFA.
Ouvrant les travaux, Adrien Bokélé, ministre de la pêche et de l’élevage de la RDC, au nom du Président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), a invité les participants à mettre en œuvre des programmes et projets efficaces avec un impact direct et immédiat sur les problèmes identifiés par les Etats et les populations, ainsi que le secteur privé dans l’agriculture.
«L’Afrique en général et l’Afrique centrale en particulier doit cesser d’être à la remorque de la pauvreté, avec plus de 70 % des jeunes et des femmes. Il sied de réfléchir sur les moyens de les attirer davantage vers l’agriculture, afin que ses deux catégories de population contribuent efficacement à la production».
Paul Valentin Ngobo a présenté l’expérience rassemblée dans le secteur agricole. «Au niveau du Congo, parmi les buts qu’on doit avoir il y a celui d’améliorer les conditions d’exercice de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Dans l’amélioration des conditions, il faut entendre les outils conventionnels jusqu’à l’adoption même de l’agriculture de précision», a-t-il dit.
Mme Rosalie Matondo s’est exprimée elle aussi: «Je pense qu’il faut ajouter à nos priorités les programmes de recherche pour la constitution des banques des semences, pour la mise à disposition de ces banques des variétés améliorées et adaptées à nos pays et aux effets liés au changement climatique auprès de nos populations qui doivent tenir compte aussi de nos conditions spécifiques agro écologiques».
Pour Mme Yannick Rasoarimanana, la 14e réunion était une occasion pour les Gouvernements de s’exprimer sur les politiques et les stratégies que «les pays mettent en place pour accompagner les femmes et les jeunes dans la sous-région où l’importation nette des produits alimentaires est très élevée», a-t-elle affirmé.

Philippe BANZ