Le Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC) a tenu la 24e session ordinaire de ses organes statutaires, le Comité des experts et le Comité de direction, du 4 au 7 avril 2023, à Brazzaville. La session annuelle du Comité des experts s’est tenue du 4 au 5 avril. Elle a été présidée par Frédéric Manienze, directeur de cabinet du ministre de l’énergie et de l’hydraulique, en présence d’Atadet Azarak Mogro, secrétaire permanent du PEAC, Emile Ngomalé, de la société d’électricité de la République centrafricaine et président sortant du Comité des experts, et Aloyse Ndayikindide, de la régie de production, de distribution d’eau et d’électricité du Burundi, nouveau président du Comité des experts.

Quant à la réunion annuelle du Comité de direction, elle a eu lieu du 6 au 7 avril. Ouverte par Emile Ouosso, ministre de l’énergie et de l’hydraulique, elle s’est déroulée en présence de Fabrice Lusindé Wa Lusangi Kabemba, directeur général de la société nationale d’électricité (SNEL) de la R.D.Congo, président du comité de direction du PEAC, Jean Bruno Danga Adou, directeur général de la société Energie électrique du Congo (E2C), et Atadet Azarak Mogro, secrétaire permanent du PEAC.
Ces deux réunions ont permis aux participants d’analyser et d’adopter des mesures et des décisions visant à apporter une contribution significative, à travers le Pool énergétique de l’Afrique centrale, à la dynamique continentale de l’électrification de la sous-région. Elles ont été, également, une opportunité pour les experts et les membres du Comité de direction d’échanger sur leurs expériences et sur les nouveaux défis du secteur d’électricité.

Jean Bruno Danga Adou, Emile Ouosso, Fabrice Lusinde Wa Lusangi Kabemba et Atadet  Azarak Mogro
Jean Bruno Danga Adou, Emile Ouosso, Fabrice Lusinde Wa Lusangi Kabemba et Atadet Azarak Mogro

Le comité des experts a procédé à l’appréciation des dossiers techniques et financiers soumis par le Secrétariat permanent du PEAC, afin d’émettre des avis et suggérer des recommandations à l’endroit du Comité de direction aux fins de décider. Les rapports d’exécution du plan d’action et du budget 2022 ont été passés en revue pour être évalués et permettre l’adoption du plan d’action et du budget 2023.
L’instance de direction a pris des décisions stratégiques, tactiques et opérationnelles pour permettre au Secrétariat permanent du PEAC d’accomplir sa mission de façon efficiente, afin d’accroître les investissements et les échanges d’électricité dans l’espace CEEAC. Les projets intégrateurs prioritaires (PIP) et les projets du programme d’électrification transfrontalière (PPET) ont été retenus, en vue de fournir aux industries et aux populations, de l’électricité fiable à des prix abordables en appui au développement socio-économique.
Les images de la terre prises la nuit, par satellites, montrent que l’Afrique, qui représente 15 % de la population mondiale, est le continent le moins électrifié du monde; elle se trouve, par voie de conséquence, confrontée à un défi énergétique majeur. L’énergie électrique est indispensable pour l’industrialisation, la lutte contre la pauvreté, l’aménagement rural, le développement global et durable, ainsi que la coopération et l’intégration régionale. Au cœur du continent africain, l’Afrique centrale, disposant d’environ 58 % du potentiel hydroélectrique africain et d’énormes ressources énergétiques, techniquement et économiquement réalisables, présente malheureusement une situation de déficit énergétique chronique.

Les membres du comité des experts autour de Frédéric Manienze (au milieu, 4ème vers la droite)
Les membres du comité des experts autour de Frédéric Manienze (au milieu, 4ème vers la droite)

A l’ouverture du comité des experts, Emile Ngomalé, président sortant du comité des experts, avait invité ses collègues à une approche d’échange consensuelle, de partage de connaissances et d’expertise. Le secrétaire permanent du PEAC a signalé que «l’année 2023 marque le 20e anniversaire de la création du Pool énergétique de l’Afrique centrale. Le PEAC, créé par la volonté des chefs d’Etat et de Gouvernement des pays membres de la CEEAC, œuvre inlassablement à la création des conditions les mieux appropriées à la construction d’un marché régional de l’électricité et des services connexes». Frédéric Manienze, dans son allocution d’ouverture, a fait état d’une action en faveur du développement des infrastructures et de l’intégration régionale. «Parmi les actions phares figurent l’accord de coopération dénommée «Boucle de l’amitié énergétique» signé le 6 décembre 2021, à Brazzaville, entre la République du Congo et la République Démocratique du Congo. Cet accord débouche sur des avancées tangibles avec l’adhésion le 28 février 2023 de la République de l’Angola. La volonté d’améliorer la coopération régionale en matière d’interconnexion électrique est aujourd’hui acquise, se développe, et n’a donc pas besoin d’une autre validation supplémentaire pour être poursuivie».
«Le PEAC constitue le principal vecteur de mutualisation des investissements, de rationalisation du déploiement des infrastructures nationale et régionales», a précisé Atadet Azarak Mogro, à l’ouverture du Comité de direction.
Jean Bruno Danga Adou, directeur général d’E2C du Congo, dégageant la vision de sa société, a dit: «La vision d’E2C, est d’être une force motrice du secteur électrique, un catalyseur de croissance et un fournisseur d’une énergie fiable et de service de qualité. S’agissant de ses objectifs visés, E2C œuvre pour être en parfaite adéquation avec les objectifs régionaux inhérents au secteur de l’électricité; elle ne ménagera aucun effort pour jouer pleinement sa partition sur le plan régional».
Fabrice Lusende Wa Lusangi Kabemba a souligné que «c’est de la réalisation physique des projets, qui sont des puissants vecteurs de développement, à la fois, social et économique, que découlera l’amélioration des conditions de vie de nos peuples et notamment, des populations les plus défavorisées par la création d’activités génératrices des revenus et des conditions favorables à l’industrialisation de la sous-région».
«La politique d’intégration économique par l’électricité correspond assurément à la stratégie du développement du secteur de l’électricité, impulsée par le Gouvernement. L’intégration économique constitue un facteur de paix, de sécurité et de développement des ensembles sous régionaux», a déclaré Emile Ouosso, ministre de l’énergie et de l’hydraulique de la République du Congo, à l’ouverture du Comité de direction.
Impressions à la fin
des travaux du Comité
des experts
Emile Ngomalé, président sortant de ce Comité, s’est ainsi exprimé: «J’ai accompli un devoir, celui d’avoir accompagné le PEAC dans différentes activités qui ont été programmées et soutenues. Le PEAC est en train d’être performant et progresse. Pour cette année, il y aura beaucoup d’activités programmées allant dans le sens, surtout, de mettre en place les organes qui permettront à notre institution d’avoir le même niveau que les autres, comme en Afrique de l’Ouest et de l’Est».
«Le Comité des experts m’a voté comme nouveau président des experts. A ce poste, je dois faire tout le possible pour accomplir ma mission, c’est-à-dire organiser les différentes réunions du Comité et donner des conseils au secrétaire permanent du PEAC. On essayera de tout faire pour que notre organisation puisse bien se développer. C’est notre devoir», a dit Aloyse Ndayikundide, nouveau président du Comité des experts, de nationalité burundaise, élu pour un mandat de deux ans,.
«Le travail a été satisfaisant. Le PEAC a une vision transversale. Les résultats des experts ont été très fructueux et enrichissants. Cela nous a permis d’élaguer et d’éliminer certains projets qui ne sont pas d’envergure transfrontalière ou d’interconnexion, mais plutôt d’envergure nationale, c’est-à-dire à la charge des sociétés d’énergie. 43 projets ont été retenus pour l’année 2023», s’est exprimé Paul Pondi, chef du département administratif et financier du PEAC.
Pour Fabrice Lusinde Wa Lusangi Kabemba, président du Comité de direction, «Les experts ont fait le travail. En ce qui nous concerne directement, nous restons dans la droite ligne de ce que nos chefs d’Etat ont décidé, notamment dans le cadre de la Boucle de l’amitié. Les deux présidents du Congo et de la RDC ont chargé nos ministres et nous, les directeurs généraux des sociétés d’électricité des deux pays, de mettre en œuvre le programme de la Boucle de l’amitié qui devrait apporter de la résilience aux réseaux électriques de nos deux pays respectifs, mais surtout accrocher le réseau de l’Angola et à terme ceux de la Centrafrique, du Gabon et de bien d’autres pays. Le prochain rendez-vous sera l’inauguration du poste de transformateur de Kisuka, à Kinshasa, d’ici au mois de juillet 2023. A partir de là, on construira la ligne qui ira de Inga à Soyo, à Mouanda, au Cabinda, à Pointe-Noire et ainsi de suite. Nous venons consolider ce que nos deux chefs ont mis en œuvre depuis plusieurs mois. Je quitte Brazzaville, avec une très bonne impression.»