Le siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, a accueilli du dimanche 9 au lundi 10 février 2020, le 33ème Sommet de l’organisation. «Faire taire les armes» en a été le thème central. Au cours des assises, les chefs d’Etat et de gouvernement ont traité des questions liées aux crises qui minent le continent, notamment en Libye, au Soudan du Sud et dans la région du Sahel. L’une des étapes marquantes de cette rencontre qui se tient au début de chaque année, a été la désignation du Sud-africain Cyril Ramaphosa à la tête de l’institution, en remplacement de son homologue Abdel-al-Sissi d’Egypte.

Comme il est de tradition, le sommet avait débuté par la réunion des ministres des Affaires étrangères, débouchant sur la feuille de route à soumettre aux chefs d’Etat. Puis, la désignation par ses pairs du président Sud-africain a permis d’aborder les sujets contenus dans l’agenda du sommet. Elu pour un an, le nouveau président de l’UA a d’ores et déjà convoqué deux sommets pour le mois de mai 2020, qui se tiendront à Pretoria dans son pays. L’une des rencontres traitera des questions de paix et de sécurité en Afrique, et l’autre planchera sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Il s’agira de sa véritable mise en pratique, après son lancement officiel il y a quelques mois à Niamey, au Niger.
Tenu en présence d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, le sommet de l’UA bien qu’ayant mis au centre des préoccupations le conflit libyen, s’est déroulé en l’absence des principaux protagonistes de la crise, qui n’ont pas fait le déplacement de la capitale éthiopienne. Les deux frères ennemis, le maréchal Khalifa Belqasim Haftar et Fayez al-Sarraj qui contrôlent chacun un bastion du pays, ont boycotté la rencontre. Alors que le sujet sur la Libye était en droite ligne avec la rencontre de haut niveau tenue récemment à Brazzaville, au Congo sous les auspices de Denis Sassou-Nguesso, président du Comité de haut niveau sur la Libye.
D’autres questions comme l’autonomisation de l’UA, celles liées à l’économie et le social tout comme celle sur la politique ont elles aussi dominé les débats pendant cette conférence des chefs d’Etat. Comme lors de leur 30e Sommet en janvier 2018, où le Rwandais Paul Kagamé avait succédé à Alpha Condé de Guinée, les dirigeants du continent se sont à nouveau préoccupés de façon particulière des stratégies et conventions initiées par l’UA elle-même, émanant des 55 Etats membres.
En 2021, c’est le président de la RD Congo Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo qui prendra les rênes de l’organisation panafricaine, et présidera aux destinées de celle-ci jusqu’en 2022, avant de passer le témoin à un autre de ses homologues.

Aristide Ghislain
NGOUMA