A l’orée de la neuvaine dédiée au cardinal Emile Biayenda, du 13 au 21 mars 2023 dans toutes les paroisses de l’archidiocèse Brazzaville et devant les dévots des confréries cardinal Emile Biayenda et d’autres mouvements d’apostolat rassemblés en la Basilique Sainte-Anne du Congo le samedi 11 mars 2023, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, archevêque métropolitain de Brazzaville, a animé une conférence-débat. Dans l’assistance, on pouvait noter la présence de quelques aumôniers paroissiaux et de la sœur Marie Brigitte Yengo, responsable de la cause de béatification et de canonisation et présidente de la fondation cardinal Emile Biayenda. Au cours de cette conférence débat, l’archevêque a rappelé les termes des lettres pastorales publiées dans les années 1974-1975 pendant le temps de carême par le cardinal Emile Biayenda. A cette époque, le cardinal Biayenda faisait le constat d’une crise dans l’éducation des enfants et des jeunes. Mais jusque-là, les causes de cette crise demeurent encore d’actualité dans le quotidien des congolais.

Sr Marie Brigitte Yengo
Sr Marie Brigitte Yengo

De manière spécifique, Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou a épinglé les différents maux relevés par le cardinal Emile Biayenda: «L’éducation des enfants et des jeunes, une affaire de tous »; «Les enfants et les jeunes n’écoutent plus personne»; «Asseyons-nous pour trouver une solution pour notre jeunesse»; «La famille et le clan, cellules d’encadrement de l’enfant et du jeune»; «Le mbongui était l’âme du village»; «La disparition du mbongui une des causes les plus importantes du manque d’encadrement de l’enfant»; «L’éducation, comparable à un enfantement».
Pour Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou, «mars est un mois spécial dédié au cardinal Emile Biayenda. A l’orée du démarrage de la neuvaine qui lui est dédiée, nous avons voulu partager ce moment d’échange avec tous les dévots des confréries cardinal Emile Biayenda, mieux l’ensemble des mouvements d’apostolat pour réfléchir sur cette lancinante question de l’éducation des enfants et des jeunes en ce temps de carême. Avec l’évolution du monde, rapide et extraordinaire, ils se développent des faits nouveaux: les moyens de communication qui font prendre conscience à l’homme de sa dimension universelle. De notre temps les études, c’était quelque chose, maintenant les élèves ne savent plus rien, ne travaillent plus, n’obéissent plus, tous rejettent la responsabilité aux enseignants, aux parents et à l’Etat. C’est la faute des parents, des enseignants et de l’Etat disent les uns et les autres sans arguments. C’est trop facile de rejeter la faute sur un autre, mais dans l’évangile de Matthieu 7,3-5 il est écrit: «Lorsque tu veux enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère, commence par enlever la poutre qui est dans le tien». C’est notre devoir à tous de prendre nos responsabilités: évêques, prêtres, religieux et religieuses, éducateurs, enseignants, responsables des mouvements d’apostolat de jeunes, laïcs, pouvoirs publics. Asseyons-nous calmement et durant tout ce temps de carême, temps de prière, de lumière, de conversion, de faire le point, de prendre ce problème à bras le corps et d’y apporter, chacun à sa place et selon sa mesure, la solution ou des solutions simples, pratiques, efficaces qui s’imposent. L’esquisse de solutions existe et c’est le moment de trouver, de chercher des vraies solutions pratiques.

Les dévots des confréries paroissiales
Les dévots des confréries paroissiales

En ce temps de carême, il s’agit de s’asseoir dans la paroisse pour méditer, réfléchir et regarder l’avenir des enfants, car ils ont besoins de croître physiquement, spirituellement et moralement. Dieu nous a donné une intelligence et nos ancêtres nous ont légué la sagesse que nous ne pouvons pas ignorer. Le cadre traditionnel (le mbongui ou le clan) qui consistait à apprendre la sagesse et les coutumes transmises par les ancêtres et véhiculées par les anciens était une fierté pour la famille, mais disparu aujourd’hui pour soi-disant au nom de la modernité. Ces faits nouveaux demandent à l’homme de s’asseoir et de réfléchir, car ils comportent un danger, un risque dont nous devons prendre conscience pour pouvoir le dominer. Pour sa part, l’Eglise a un engagement et un enseignement à donner à la famille, à la société, à commencer par repenser notre catéchèse, le catéchisme qui obéit à la réalité d’aujourd’hui». Après les échanges interactifs, chaque dévot a sollicité que soient ventilées les deux lettres pastorales pour servir de réflexion dans les familles et les paroisses.
L’archevêque a conclu son exposé par une exhortation sur l’engagement des couples mariés dans les foyers chrétiens, nganda libota et autres cellules chrétiennes d’éducation. Puis, il a invité le peuple de Dieu à prendre part à la messe pontificale marquant le 46è anniversaire de la mort du cardinal Emile Biayenda, le mercredi 22 mars 2023, à la Place mariale de la cathédrale Sacré-Cœur, à 15h00.

Pascal BIOZI KIMINOU