Afin d’apporter une réponse à la situation des inondations qui frappent le pays, causant d’énormes dégâts matériels et l’effondrement de nombreuses habitations dans 21 districts et touchant 230 villages, le Gouvernement a organisé le vendredi 26 janvier dernier une réunion technique, entre les ministres Irène Mboukou-Kimbatsa, des Affaires sociales, de la solidarité et de l’action humanitaire; Gilbert Mokoki, de la Santé et de la population; Jean-Luc Mouthou, de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’alphabétisation, et les missions diplomatiques accréditées au Congo, les partenaires techniques et financiers et les représentants des agences du système des Nations Unies.

Il s’est agi de faire la restitution de l’évaluation de l’impact des inondations et le point de la situation humanitaire, afin d’envisager un plan d’intervention humanitaire. Neuf départements sont concernés: Brazzaville, Pointe-Noire, Kouilou, Niari, Pool, Likouala, Sangha, Cuvette et les Plateaux.
Selon le tableau du sinistre peint, l’évaluation opérée indique que 1.790.968 personnes sont affectées sur l’ensemble du territoire national, dont 38.614 à Brazzaville; 31.593 à Pointe-Noire; 4536 à Kouilou; 348. 212 à Likouala; 426 à Niari; 58.986 à Plateaux; 20,921 à Pointe-Noire; 16.235 dans le Pool; 5933 dans la Sangha. 525.456 personnes sont dans le besoin et 18 décès ont été enregistrés.
Les secteurs sociaux de base les plus touchés sont: la santé avec 104 centres de santé touchés; l’éducation avec 171 établissements scolaires et 5000 hectares de terre impactés.
On note une décrue dans la Likouala et le Kouilou. Par contre, les eaux sont toujours présentes à Ignié et Liranga, alors que la situation reste critique à Makotipoko. Plusieurs maisons inondées se sont écroulées. Les populations qui subissent le lourd tribut de la pluviométrie attendent du Gouvernement une assistance multiforme d’urgence dans les secteurs de la sécurité alimentation, de l’eau-hygiène et assainissement, de la santé, des intrants de pêche, de abris et biens non alimentaires, des kits aratoires et des articles ménagers, de l’éducation et de la protection.

lassistance
L’assistance

Parmi les besoins prioritaires, figurent les médicaments essentiels et équipements médicaux pour la prise en charge des pathologies fréquentes, notamment la malnutrition et des cas d’accouchement, la vaccination des enfants et des femmes enceintes absents lors de passage des agents de santé, la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action, la distribution des préservatifs et le dépistage Vih, l’appui en personnels soignants qualifiés, mise en place des centres de santé d’urgence, les kits de cuisine, les nattes, les couvertures, les lampes solaires, les torches, la distribution alimentaire et des kits de pêche, l’appui aux maraîchers d’urgence, la fourniture des kits scolaires et matériaux pédagogiques, la réhabilitation des écoles endommagées et construction des espaces d’apprentissage temporaires, l’élaboration des cours de soutien scolaire sur support papier, le soutien financier aux enseignants communautaires, la distribution des produits de traitement de l’eau à domicile, la désinfection des points d’eau, des planchers de latrines, etc.
Les recommandations font état de l’accélération du déploiement de la réponse dans les zones prioritaires (Likouala, Plateaux et Cuvette), la continuité et le renforcement des efforts de coordination multisectorielles au niveau central et décentralisé dans les zones d’intervention prioritaires, le renforcement de la coordination logistique et le pré-positionnement stratégique, l’engagement des discussions sur la faisabilité d’une réponse en cash, en lien avec les questions de relèvement précoce.
A l’issue de la discussion, les partenaires humanitaires ont exprimé leur volonté d’activer les mécanismes d’appui au Gouvernement. Les agences du systèmes des Nations Unies ont promis une contribution à hauteur de 6 millions de dollars américains; l’ambassade de France a promis offrir 27 tonnes de don par l’entremise de l’ONG ACTED; le Brésil a promis intervenir dans la purification de l’eau et apportera les kits médicaux, tout comme la Turquie qui a fait part de intention d’aider le Gouvernement. L’Union européenne compte intervenir à hauteur de 200.000 euros à travers les kits de santé et l’assainissement de l’eau. «Cette première aide pourra augmentée en fonction des besoins», a expliqué Raul Mateus, ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne au Congo. La Banque mondiale a choisi le secteur de la santé à travers l’achat des médicaments. L’ambassade des Etats-Unis a, quant à elle, disponibilisé un fonds d’intervention.

Cyr Armel YABBAT-NGO